Aller au contenu principal

Diversification
Les champignons beaucerons de Charlie Delorme

Dès son projet d'installation à Allainville-en-Beauce (Loiret), Charlie Delorme a souhaité se diversifier. Après des semaines de réflexion et de travaux, il récolte aujourd'hui ses premiers champignons bruns de Paris.

Installé depuis novembre 2021 sur une exploitation de 90 hectares à Allainville-en-Beauce, Charlie Delorme produit essentiellement du blé, de l'orge, du colza, du maïs, des pommes de terre et des haricots. Mais pas question pour le jeune homme de rester sur ses acquis : il lui fallait trouver une culture de diversification. Au hasard d'une rencontre, son choix s'est porté sur le champignon brun de Paris.

Vers une nouvelle filière locale ?

Dans sa recherche de diversification, Charlie Delorme a pu compter sur les relations de son père. Agriculteur et président de la Safer du Loiret, ce dernier a rencontré au détour d'une réunion un producteur loir-et-chérien de mycélium. « Celui-ci a expliqué que la filière du champignon de Paris était quasi inexistante en France, précise Charlie Delorme. Presque toute la production nationale est importée ». L’idée a alors germé dans la tête du jeune agriculteur de 25 ans, qui est allé à sa rencontre afin d’en apprendre davantage. Il n'en fallait pas plus pour le convaincre. Après plusieurs mois de travaux, Charlie Delorme a lancé sa production le 15 janvier dernier et récolte depuis plus d'un mois ses premiers champignons. Sa nouvelle entreprise s'appelle Les Champignons beaucerons.

Cinq semaines de cycle

Pour cette culture de diversification, le jeune agriculteur achète des blocs de compost dans lesquels sont injectés du mycélium. Il les introduit ensuite dans d'anciens bacs à endives recyclés, puis y ajoute de la tourbe afin de conserver l’humidité nécessaire. « Cette tourbe se comporte comme une éponge : elle garde l’eau durant toute la durée du cycle de culture », souligne l'apprenti champignonniste. En jouant avec les températures, l’humidité, la ventilation et le CO2, les champignons sortent peu à peu de terre. « Il faut compter 18 jours avant de voir apparaître le premier champignon, explique-t-il. Au bout de 20 jours, nous arrivons en pleine production ». Une fois la première vague récoltée, Charlie Delorme et son salarié Gaëtan arrosent de nouveau la terre afin de réhumidifier la tourbe et ainsi « faire partir une deuxième pousse ». Après avoir ramassé cette seconde récolte, les bacs sont vidés pour recevoir du compost et de la tourbe neuve. Pour produire toute l'année, Charlie Delorme a fait aménager cinq salles à atmosphère contrôlée correspondant aux cinq semaines du cycle d'un champignon. « Toutes les semaines, je vide une salle pour en remplir une autre. »

Vente en circuit court

Charlie Delorme produit désormais entre 800 kilos et une tonne de champignons bruns de Paris par semaine. Il vend sa production principalement à des maraîchers et des revendeurs à la ferme. « Je fais en sorte de commercialiser mes champignons en circuit court, en évitant au maximum la grande distribution, même si pour commencer, je suis obligé de le faire. Je n’ai pas envie de devenir un gros industriel qui produit des quantités astronomiques. Je veux produire un produit de qualité et me développer de façon locale. »

Le jeune homme apporte également ses champignons abîmés dans une conserverie de Seine-et-Marne pour éviter de perdre ces produits encore consommables, mais jugés « trop moches » pour la vente. « Ils sont alors transformés en veloutés et en tartinades », indique Charlie Delorme qui réfléchit par ailleurs à d'autres transformations comme des champignons à l’huile ou au vinaigre pour l’apéritif. À terme, si son entreprise fonctionne, il souhaite développer d'autres variétés de champignons plus « haut de gamme » comme le shiitake ou la pleurote. Il espère aussi embaucher un autre salarié pour l'aider dans cette nouvelle aventure.

+ d'infos :

Vous pouvez contacter Charlie Delorme au 06.83.93.98.52 et retrouver son actualité sur sa page Facebook @Les champignons beaucerons.
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Jeudi 12 juin, à Orgères-en-Beauce. Delphine et Fabien Thomin témoignent pour le secteur de la pomme de terre de consommation qui vit une crise silencieuse.
Des producteurs de pommes de terre tirent la sonnette d'alarme
Des producteurs de pommes de terre de consommation, à l'image de Delphine et Fabien Thomin, s'inquiètent de leurs stocks invendus…
Une tornade balaye l'Eure-et-Loir
Certains notent des similitudes entre les événements climatiques qui ont touché l'Hexagone dans la soirée du mercredi 25 …
Les premières batteuses ont pointé le bout de nez cette semaine dans les plaines de Beauce.
Les moissons ont commencé
Des premières coupes dans l’est aux parcelles beauceronnes, les batteuses sont de sortie sur tout le territoire du Loiret.
Les moissons 2025 sont en cours pour Quentin Salmon, céréalier à Marolles, et elles s'annoncent agréablement surprenantes en termes de rendement.
Une moisson 2025 surprenante pour Quentin Salmon
Le bal des moissonneuses-batteuses est lancé en Loir-et-Cher depuis fin juin. Quentin Salmon, céréalier à Marolles, est…
Lundi 16 juin, à Saclay (Essonne). Des pommes ont subi des impacts de grêle.
La grêle s'abat entre les Yvelines et l'Essonne
Un orage de grêle a touché la bordure des Yvelines et de l'Essonne vendredi 13 juin dans la soirée. Quelques dégâts sont à…
Après les orages qui ont sévi mercredi 25 juin, au sein du Domaine des Brissettes, à Saint-Claude-de-Diray, Olivier Cadoux estime les pertes à au moins 50 % de la prochaine récolte.
Des orages destructeurs en Loir-et-Cher
Le département de Loir-et-Cher n’a pas été épargné par les orages. Un couloir de précipitations a tout détruit sur son passage,…
Publicité