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Les éleveurs caprins évoquent le changement climatique

Des éleveurs caprins se sont réunis mardi 14 janvier à Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher) à l'occasion de la Journée régionale fromagère de Centre-Val de Loire.

Pour sa sixième édition, la Journée régionale fromagère de Centre-Val de Loire à destination d'éleveurs caprins a évoqué les énergies face au changement climatique. Cette journée était organisée par le Service régional produits laitiers des chambres d’Agriculture de la région Centre-Val de Loire, l’Anicap Centre-Val de Loire (interprofession de la filière lait de chèvre) et la chambre régionale d’Agriculture dans le cadre du Cap filière* caprin de la Région Centre-Val de Loire, mardi 14 janvier à Selles-sur-Cher.

Une vingtaine d’éleveurs étaient réunis pour écouter les différents intervenants évoquer les actualités réglementaires, le climat, la décarbonation ou encore la gestion des énergies sur son exploitation. En préambule, Sylvain Boiron, président du Cap filière caprin, a remercié les participants et évoqué l’importance de cet événement annuel : « On travaille dur quotidiennement pour défendre le métier et des journées comme celles-ci sont primordiales pour évoquer des sujets techniques et échanger tous ensemble ».

« C’est un vrai scandale »

L’un des premiers sujets abordés a concerné la réglementation de l’étiquetage, dont notamment la loi Agec et l’obligation d’étiquetage Info-Tri et d'apposer le logo Triman. Sylvain Boiron a tenu à rappeler aux participants que les représentants de la filière sont en train de réclamer l’obligation de cet étiquetage pour les fournisseurs d’emballages et non pas pour les fromagers. « Il faudra quoi qu’il arrive que ce logo soit présent et ce sera sûrement un surcoût auprès du fournisseur d’emballage, mais l’obligation juridique ne doit pas reposer sur les éleveurs. C’est un vrai scandale », a affirmé l’éleveur caprin.

Au-delà des réglementations, ce sont les projets qui sont au cœur de la filière caprine de la région Centre avec surtout le projet Qualainov qui consiste à apporter des outils et des méthodes d’accompagnement innovants pour les producteurs fermiers. « Un gros travail de bibliographie a été réalisé pour que ce projet puisse voir le jour. L’objectif est d’améliorer l’accompagnement des producteurs sur la maîtrise de la qualité sensorielle et technologique des produits laitiers », a rappelé Morgane Dumont, conseillère spécialisée en transformation laitière à la chambre d’Agriculture du Cher.

Décarbonation et climat

Afin d’évoquer le changement climatique, Christophe Beaujouan, conseiller à la chambre régionale d’Agriculture, a rappelé les différents climats que la France connaîtra dans les futures années avec des scénarios à + 4,5 °C ou encore + 8,5 °C. Même si les précipitations pluvieuses ne devraient pas diminuer à l’avenir, l’évapotranspiration va s’accentuer avec les hausses de températures.

Concernant les cultures, avec une augmentation du nombre de journées à plus de 25 °C, les rendements risquent de stagner en blé comme en maïs. Pour s’adapter, Christophe Beaujouan propose notamment de décaler les dates de semis et de récolte afin d’esquiver les périodes les plus sèches. Pour réduire l’évapotranspiration, la plantation de haies peut être une solution également. Avec l’objectif national d’une neutralité carbone d’ici à 2050, ce qui équivaut pour l’agriculture à réduire par deux ses émissions de gaz à effet de serre, le conseiller de la Chambre du Centre-Val de Loire conseille aux exploitants agricoles de faire une photographie de leur empreinte carbone. « On l'a vu dans les élevages laitiers, une exploitation avec une faible empreinte carbone est une exploitation agricole en bonne situation financière. Grâce à l’offre bas-carbone qui est financée en grande partie par le conseil départemental, vous pouvez bénéficier d’une prestation de trois jours normalement coûteuse à seulement 150 euros », a expliqué Christophe Beaujouan.

La consommation dans les fromageries

La consommation d’énergie dans les fromageries a été longuement abordée par Thomas Gontier, ingénieur agronome à l'Idele (Institut de l'élevage). D’après les observations menées, les producteurs caprins consomment 554 kWh pour 1 000 litres de lait chez les fromagers, dont 80 % est consacré à la fromagerie. Parmi les postes qui consomment le plus d’énergie dans les fromageries, on retrouve le séchoir, le chauffe-eau ou encore, dans une moindre mesure, le hâloir. Afin de limiter sa consommation, la deuxième partie de la journée était consacrée aux solutions (nous y reviendrons prochainement).


*Contrat d’appui au projet des filières. 

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