🌷 Spécial floriculture
Les semences de fleurs, un levier de diversification
Certains exploitants agricoles choisissent la floriculture pour se diversifier, à l'image de Fabien Bourgueil, céréalier à Lancôme (Loir-et-Cher), qui s’est lancé dans les semences de fleurs depuis deux ans.
Certains exploitants agricoles choisissent la floriculture pour se diversifier, à l'image de Fabien Bourgueil, céréalier à Lancôme (Loir-et-Cher), qui s’est lancé dans les semences de fleurs depuis deux ans.

On peut dire qu’elles apportent de nouvelles couleurs aux parcelles des céréaliers. Bleues, rouges, jaunes et bien d’autres encore, ces fleurs permettent surtout aux exploitants de diversifier leur activité. Sur une dizaine d’hectares, Fabien Bourgueill, céréalier à Lancôme (Loir-et-Cher), a choisi de cultiver des semences florales. « C’était aussi l’occasion de me lancer un défi, en plus de diversifier ma production. C’est une manière pour moi d’explorer de nouveaux horizons », confie le jeune agriculteur. Il cultive actuellement quatre variétés : pois de senteur classiques et vivaces, tournesol ornemental et centaurée.
Un séchage exigeant
Pour sa première année, Fabien Bourgueil a dû composer avec des conditions climatiques difficiles. « Ce n’était pas évident avec un temps très humide l'année dernière, donc le séchage après récolte a pris plus de temps », explique-t-il. Il lui a fallu au moins deux semaines pour atteindre le taux d’humidité requis par le semencier. Faute d’équipement adapté, il a dû improviser pour faire sécher correctement les graines. « Il faudra que j’investisse dans un système de chauffage, mais pour l’instant je fais avec les moyens du bord », reconnaît-il.
Une fois le séchage terminé, le semencier récupère les graines. En attendant, leur stockage au sec est crucial. Par exemple, pour le pois vivace, les rendements tournent autour de 200 kilos par hectare, soit entre une et deux tonnes à stocker après la récolte de ses 10 hectares. « Les rendements varient selon les variétés, c’est très disparate », précise-t-il.
Des investissements à prévoir
Concernant l’itinéraire technique, le jeune agriculteur n’est pas totalement dépaysé, même si cela demande davantage de vigilance. « Ce n’est pas fondamentalement différent d’une autre culture, mais il faut être plus méticuleux, garder un œil régulier sur les parcelles », souligne-t-il.
Ce qui lui fait le plus défaut actuellement, c’est du matériel adapté — un investissement non négligeable. « Je commence à envisager l’achat d’équipements spécifiques à ces cultures, mais il faudrait que j’augmente mes surfaces… Et comme souvent, le temps manque », estime-t-il.
Pour les récoltes, il utilise actuellement sa moissonneuse-batteuse avec une coupe classique, mais il réfléchit à acquérir des éléments adaptés pour gagner en efficacité. Les périodes de moisson varient selon les espèces : autour du 15 juillet pour les pois de senteur, début août pour la centaurée, et entre fin août et début septembre pour le tournesol ornemental.
La cueillette sauvage, un vrai obstacle
Comme pour toute culture, certains freins existent, et celui auquel est confronté Fabien Bourgueil est plutôt inattendu : « Beaucoup de gens s’arrêtent pour cueillir les fleurs. Certains de mes champs sont en bord de route, et les gens ne se privent pas », déplore-t-il.
Pour éviter cela, il doit surveiller régulièrement ses cultures ou faire de la pédagogie auprès des passants — une tâche qui ne relève pas de son métier. « Je ne suis pas là pour faire le gendarme, on a déjà bien assez à faire sans passer notre temps à surveiller les champs. »
Un bilan positif malgré tout
Malgré ces contraintes, Fabien Bourgueil est satisfait de s’être lancé dans la production de semences de fleurs ornementales : « Je suis déjà content d’avoir relevé le défi. Maintenant, il faudra voir sur le long terme. Mais ce qui est sûr, c’est que ça me plaît, même si ce sont des cultures qui demandent beaucoup d’attention ».
Cet article fait partie d'un dossier spécial Floriculture