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Moisson : la récolte 2024 s'annonce catastrophique en Loiret

La moisson bat désormais son plein dans le Loiret. Les impacts de la forte pluviométrie de ces derniers mois se ressentent plus que jamais dans les parcelles. Orge, colza, blé dur et blé tendre : aucune culture n'aura été épargnée, laissant présager une récolte 2024 bien médiocre.

Samedi 20 juillet, c'est sous des températures enfin estivales (30 °C) que la moisson se passe près de Saint-Péravy-la-Colombe.
Samedi 20 juillet, c'est sous des températures enfin estivales (30 °C) que la moisson se passe près de Saint-Péravy-la-Colombe.
© A.B. - Horizons

Dans la plaine loirétaine, il se murmure que la moisson 2024 sera semblable à celle de 2016 où le département avait connu un intense épisode pluvieux. Cette année-là, à Orléans, Météo-France relevait 178 mm pour le seul mois de mai, soit l’équivalent de trois mois de précipitations. Le précédent record était de 148 mm, enregistré en mai 1982. « À cause de la pluie incessante, la fécondation des grains n'avait pas pu se faire, rappelle Sébastien Baron, ingénieur agronome à la chambre d’Agriculture du Loiret. Les exploitations avaient alors été mises en difficulté ». Les conseillers de la chambre départementale d'Agriculture craignent aujourd'hui que cette situation ne se reproduise. Pressentant elle aussi un bilan global plutôt moyen, la FNSEA 45 affirme qu’elle restera attentive à la compétitivité des fermes, et travaille sur les leviers et les outils susceptibles d’être actionnés.

Colzas et orges d'hiver bien en dessous des moyennes quinquennales

Pour l'instant, les colzas et les orges sont les deux principales cultures à avoir été récoltées dans le Loiret. Sans grande surprise, les premières estimations de rendement et de qualité se révèlent « médiocres ». La moisson a débuté avec l'orge d'hiver, et les résultats sont mauvais avec seulement 45 à 55 quintaux récoltés selon les secteurs. « Nos premières estimations révèlent que nous sommes entre - 25 % et - 30 % de rendements par rapport à la moyenne quinquennale », déplore Sébastien Baron. « La récolte de colza n’est guère meilleure, poursuit-il. Nous constatons une nette baisse par rapport à la moisson 2023 ». Dans le Loiret, environ 25 à 28 quintaux de moyenne ont été récoltés, soit 15 à 20 % de moins par rapport à la moyenne quinquennale.

Blés et orges de printemps médiocres

Alors que la récolte débute pour les blés et les orges de printemps, les résultats ne s'annoncent pas plus glorieux. « Les blés sont mauvais pour le moment, et pour les orges de printemps, rien de catastrophique mais ce n'est pas la panacée », souligne l'ingénieur agronome. D'autant que certains agriculteurs du Loiret commencent leurs moissons dans des parcelles toujours très humides. Quelques-uns doivent même encore faire appel à des ­moissonneuses-batteuses à chenilles pour pouvoir commencer leur récolte.

« Vu les rendements, la qualité des récoltes et les cours actuels des céréales, nous craignons qu’une part des agriculteurs ne puissent couvrir leurs charges », s'inquiète Sébastien Baron.

Pour certaines cultures comme le pois, la situation est « catastrophique » puisque la plupart n’ont pas été récoltés. La météo a également eu raison de certaines filières comme la cerise, le maraîchage et l’horticulture.

Du côté des éleveurs, les fourrages et les foins n’ont pas pu être ensilés ou préparés à temps. Selon Sébastien Baron, « les éleveurs auront certainement du volume mais pas de qualité ».

La grêle pour achever le tout

Et comme si cela ne suffisait pas, une tempête est survenue dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 juillet, suivie par un épisode de grêle. Le secteur du Pithiverais a été le plus touché sur près d'un kilomètre de large. Les colzas et céréales qui n'avaient pas encore été récoltés, ont été hachés, tout comme les betteraves et les oignons. Les maïs quant à eux font désormais la moitié de leur taille habituelle.

La FNSEA 45 rappelle qu’au vu de la récurrence et de la fréquence des aléas climatiques, les outils de gestion de l’eau et les assurances récolte sont nécessaires pour renforcer la résilience des exploitations face à ces phénomènes.

 

Lire aussi : La filière cerise est-elle en danger ?

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