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Interview
Sébastien Méry : « Nous attendons des actes ! »

Au Salon de l'agriculture, en plus des visiteurs, des animaux et des stands de dégustation des produits régionaux, les professionnels du secteur agricole, à l'image de Sébastien Méry, céréalier dans le Loiret, se rassemblent pour discuter des enjeux majeurs de l'agriculture française avec les décideurs politiques. Ce lieu d'échanges privilégié permet de porter la voix des agriculteurs et d'aborder des sujets cruciaux pour l'avenir de la filière.

Sébastien Méry, membre de l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM).
Sébastien Méry, membre de l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM).
© F.J. - Horizons

Horizons : Que faites-vous au Salon durant cette semaine ?

Sébastien Méry : Je suis ici en tant que représentant de l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) sur le stand Intercéréales, qui représente à la fois les producteurs, les collecteurs et la première transformation, comme la meunerie. Sur notre stand, nous accueillons des représentants politiques, y compris des parlementaires et des décideurs à l’échelle européenne, pour faire passer les messages des céréaliers de France, notamment concernant les enjeux actuels. Nous discutons également des événements à venir, tels que les projets de loi, afin de mieux comprendre les positions des parlementaires.

Voir aussi Le Centre-Val de Loire rayonne au Salon de l'agriculture

Quels sont les enjeux du monde céréalier ?

Il est essentiel, aujourd'hui, d'endiguer les pertes de production. Par exemple, en dix ans, la France a perdu 500 000 hectares de maïs et plus d'un million d'hectares pour les céréales à paille. Un chiffre alarmant à retenir est que 25 % du maïs consommé en Europe provient de pays tiers, produits en dehors de l'Europe.

Avec ce constat, quels messages voulez-vous faire passer ?

Pour les céréales, il est crucial de disposer de moyens de production efficaces. Nous insistons sur le fait qu'il ne doit pas y avoir d'interdictions sans solutions. Concernant l'accès à l'eau, nous demandons une sécurisation en développant des systèmes de stockage. Un autre point important est la compétitivité : nos producteurs doivent pouvoir rivaliser avec ceux de pays ayant des normes de production différentes. Cela est essentiel pour garantir des revenus et le développement agricole. Enfin, en matière d'échanges commerciaux, notamment avec le Mercosur ou l'éventuelle intégration de l'Ukraine en Europe, nous ne devons pas être naïfs. Par exemple, il serait nécessaire d'établir une certification garantissant le respect des normes de production.

Sentez-vous que les politiques sont plus réceptifs à la cause agricole ?

Le Président de la République a annoncé samedi qu’il était important de produire pour nourrir. Dans l’intention et dans les déclarations, on note un changement. Ça ne reste que des déclarations, maintenant nous attendons des actes !

Avez-vous un exemple d'acte concret ?

Je pense à la proposition de loi Duplomb-Menonville pour lever les entraves en agriculture. Elle passera le 7 avril à l’Assemblée nationale, il est indispensable que les parlementaires s’engagent à la voter. Cette loi ne résoudra pas tout mais il y a urgence.

On parle beaucoup de souveraineté alimentaire ces derniers temps…

Le message est : veut-on encore avoir une souveraineté alimentaire ? Si oui, je le redis, il est indispensable que nous ayons des actes concrets rapidement !

 

Lire aussi « Être à Paris nous aide à mettre en avant la filière laine, méconnue et peu valorisée »

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