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Pommes de terre : les chantiers d'arrachage s'éternisent

Les chantiers d'arrachage de pommes de terre se sont étalés dans le temps en cette fin de campagne, en raison de fenêtres météo très étroites. Reportage sur une parcelle de Grégoire Jaquemet, exploitant à Arnouville (Eure-et-Loir).

La moindre fenêtre météo est mise à profit cet automne pour tous les chantiers agricoles, semis et récoltes en priorité. Grégoire Jaquemet nous a invités sur un chantier d'arrachage de pommes de terre le 14 octobre, sur une de ses parcelles à Arnouville (Eure-et-Loir). Reportage.

Une parcelle, trois arracheuses…

Pour mener à bien ce chantier et espérer rattraper le retard accumulé, trois arracheuses sont mobilisées, une automotrice Grimme et deux traînées Ropa. La main-d'œuvre est à l'avenant, avec les trois chauffeurs, une dizaine de trieurs, Jean-François Taupin qui assure le remplissage et le transport des palox et Grégoire Jaquemet pour la gestion de son stockage.

Cette année, les conditions ne sont pas idéales pour l'arrachage. Les fonds sont durs, beaucoup de mottes remontent avec les tubercules. « Nous n'avons pas eu d'hiver. Quand il y a eu du gel, la terre est beaucoup plus friable. Nous savions dès la plantation que la récolte serait compliquée. Ça explose les coûts de main-d'œuvre car les gars sont payés à l'heure. Et maintenant, il y a cette pluie », se désole l'exploitant. Du coup, l'arracheuse avance très lentement, entre 0,7 et 0,8 km/h. À ce train, il faut compter une dizaine d'heures pour venir à bout d'un hectare…

C'est le chauffeur de l'arracheuse qui pilote le chantier. Grâce à des caméras, il surveille le flux de pommes de terre qui va à la trémie et module la vitesse pour permettre aux trieurs d'opérer dans de bonnes conditions. « Ces caméras se sont beaucoup développées et ont été une avancée énorme, pointe Grégoire Jaquemet. Elles permettent d'optimiser la récolte mais nous obligent aussi à toujours faire mieux, plus qualitatif. Et aujourd'hui, les consommateurs n'accepteraient plus un retour en arrière ».

Même à cette vitesse, les trieurs juchés en haut de la machine ont fort à faire pour éliminer des pommes de terre qui défilent devant eux tout ce qui ressemble à une motte de terre ou à une pierre. « Ils enchaînent les chantiers, parfois ils viennent pour rien car ils sont annulés, attendent plusieurs jours… C'est la fin de la saison, ils sont épuisés », pointe Grégoire Jaquemet qui espère que les constructeurs parviendront un jour à automatiser cette tâche plutôt ingrate. Le point positif cette année : les trieurs ne souffriront pas de la chaleur.

… et dix variétés

Enfin, la particularité de ce chantier est qu'en raison des problèmes d'accès aux plants pour cette campagne — et de la qualité de responsable au sein de l'UNPT* de ­l'exploitant —, dix variétés différentes de pommes de terre ont été plantées dans la parcelle… « Les chauffeurs vont s'arracher les cheveux, il ne faut pas les mélanger », prévient Grégoire Jaquemet.


*Union nationale des producteurs de pommes de terre.

 

Appel à la prudence

Dans un communiqué en date du 15 octobre, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre lance un appel à la prudence pour « éviter le naufrage des prix ». Considérant la hausse des surfaces de pommes de terre de conservation en 2024 (+ 7 %), l’UNPT* demande de la vigilance pour préserver l’équilibre de la filière. Si l’organisme soutient les initiatives de diversification, il souligne l’importance d’une approche réfléchie et préparée avant de se lancer, compte tenu des besoins de trésorerie, des investissements nécessaires, de la maîtrise technique indispensable ou encore des aléas climatiques qui peuvent avoir un impact significatif sur la rentabilité de l’atelier.

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