Diversification
Quand le maïs devient un terrain de jeu grandeur nature
À Vennecy, sur quatre hectares de maïs, Louis Gaujard a ouvert cet été son premier labyrinthe en partenariat avec la franchise Pop corn labyrinthe. Une expérience à la fois ludique et pédagogique, pensée pour valoriser l’agriculture locale et dynamiser sa ferme.
À Vennecy, sur quatre hectares de maïs, Louis Gaujard a ouvert cet été son premier labyrinthe en partenariat avec la franchise Pop corn labyrinthe. Une expérience à la fois ludique et pédagogique, pensée pour valoriser l’agriculture locale et dynamiser sa ferme.

C’est au cœur de ses terres, à Vennecy, que Louis Gaujard a décidé de tenter l’expérience. Pour la première fois, cet agriculteur met à disposition une parcelle de quatre hectares pour accueillir un labyrinthe estival. Le projet est né d’une rencontre impromptue, au détour d’un samedi matin. « Le propriétaire de la franchise Pop corn labyrinthe faisait du repérage dans le coin. Tous les voisins l’ont envoyé chez moi en disant que ça pourrait m’intéresser. Il m’a présenté le projet et j’ai tout de suite vu le potentiel », explique-t-il. Entre la volonté de créer un nouveau débouché pour sa boutique à la ferme et son goût prononcé pour l’événementiel, le jeune homme n’a pas hésité longtemps. Il faut dire qu’il est déjà actif dans une association locale et habitué à monter des manifestations. Ce projet est une façon de réunir ses deux passions.
Une animation grand public aux couleurs locales
Le labyrinthe est ouvert tous les jours en août, puis les week-ends de septembre. Il propose deux parcours distincts : l’un jalonné de jeux en bois, accessible à tous, l’autre composé d’énigmes autour du thème de la magie, à partir de 7 ans. Le public y passe en moyenne une heure et demie, en parcourant entre trois à cinq kilomètres dans les allées.
« On voit des familles, des jeunes, des couples… C’est vraiment varié. Et les retours sont très positifs », souligne Maiwenne, recrutée en contrat saisonnier. Elle constate un vrai intérêt des visiteurs pour l’environnement agricole dans lequel ils évoluent. « À l’entrée, on a installé des affiches sur les céréales, le maïs, les rotations. Beaucoup prennent le temps de les lire. Certains reviennent même avec un épi en main, en demandant s’ils peuvent le cuisiner. On leur explique que c’est du maïs destiné aux animaux. »
Le parcours se veut ludique mais aussi pédagogique. C’est d’ailleurs un des objectifs assumés par les franchisés de Pop corn labyrinthe, qui forment les saisonniers aux grands enjeux agricoles. « Il nous arrive souvent de répondre à des questions sur la culture du maïs, les traitements ou la récolte », confirme Maiwenne. Ce lien direct avec le public est aussi une manière de faire tomber certaines idées reçues sur le métier.
Une vitrine directe pour les circuits courts
La sortie du labyrinthe débouche sur la boutique de la ferme, installée en haut du champ. Là, Louis Gaujard propose les légumes qu’il produit en plein champ, mais aussi une sélection étoffée de produits locaux : « On travaille avec une cinquantaine de producteurs et artisans. Il y a des fruits, de la viande, des fromages, des produits laitiers, de la charcuterie, des condiments… On essaie de couvrir un maximum de besoins. »
Les visiteurs reçoivent d’ailleurs un bon de réduction de 5 % à utiliser immédiatement dans le magasin. Une initiative qui favorise la conversion en acte d’achat tout en valorisant les produits issus de l’agriculture locale. « Grâce au labyrinthe, on a vu une vraie augmentation du passage en boutique et des ventes. C’est exactement ce que je recherchais : faire connaître nos produits à des gens qui ne seraient peut-être jamais venus autrement. »
Pour compléter l’offre, des glaces artisanales sont proposées à la vente sur le snack du labyrinthe, à retirer ensuite à la boutique. Un moyen supplémentaire de créer du trafic et d’ancrer l’expérience dans une logique de circuit court.
Une organisation bien huilée côté champ
Le calendrier agricole n’a pas été bouleversé par l’installation du labyrinthe. « Je prépare le sol, je sème, je désherbe et je fertilise comme d’habitude, au printemps », précise Louis Gaujard. Le maïs est cultivé normalement, avec les mêmes itinéraires techniques que sur les autres parcelles.
La seule adaptation concerne l’irrigation. « Je ne peux pas arroser en pleine journée pour éviter d’humidifier les visiteurs, donc je décale l’arrosage à la nuit ou au petit matin. » Le tracé du labyrinthe, conçu par la franchise, intervient une fois le maïs suffisamment développé pour former des parois végétales denses. Une surface est évidemment perdue pour créer les allées, mais un contrat prévoit une indemnisation en fonction de la perte de rendement.
Une fois la saison estivale achevée, le décor est démonté, laissant place à la récolte. « Je reprends la parcelle comme n’importe quelle autre, pour la récolte. »
Une première saison encourageante
Si le mois de juillet a été en demi-teinte en raison de la météo, la fréquentation s’est nettement améliorée en août. « On a bien tourné. Et les week-ends de septembre sont prometteurs », estime Maiwenne. Des animations spéciales comme les “nuits de l’horreur” sont aussi prévues pour prolonger l’attractivité jusqu’à l’automne. Des concerts sont calés en parallèle, toujours sur l’exploitation.
Louis Gaujard pense déjà à l’année prochaine. Il a échangé avec les franchisés sur la reconduction de l’opération. « J’ai plein d’idées en tête. On pourrait aller plus loin dans les animations agricoles, proposer des visites, pourquoi pas un petit marché de producteurs sur site. C’est un format qui ouvre beaucoup de possibilités. »
À Vennecy, le champ de maïs ne se contente plus d’alimenter les animaux. Il devient aussi un support de découverte, de dialogue et de valorisation pour une agriculture qui cherche à retisser du lien avec les citoyens.
Prochain rendez-vous
À Vennecy, les Jardins de l’étoile proposeront une soirée originale mêlant détente et sensations fortes. Dès 19 heures, le samedi 30 août, les visiteurs pourront profiter des Estivales autour d’un apéro champêtre, avec musique live et produits locaux à déguster sur place.
À la tombée de la nuit, le Pop corn labyrinthe prendra le relais avec une nouvelle édition de sa « Nuit de l’horreur ». Pendant une heure, les participants pourront choisir d’échapper aux créatures cachées dans les allées… ou d’en incarner une.
Réservation obligatoire.