Installation
Une nouvelle vie auprès des chèvres pour Claire Charrier
L’appellation Selles-sur-Cher compte depuis peu une nouvelle productrice. Claire Charrier vient de s'installer comme éleveuse caprine à la Ferme Malabry, à Cormeray (Loir-et-Cher). Elle entame ainsi une nouvelle étape de sa carrière après avoir travaillé près de vingt ans au sein d’Agglopolys.
L’appellation Selles-sur-Cher compte depuis peu une nouvelle productrice. Claire Charrier vient de s'installer comme éleveuse caprine à la Ferme Malabry, à Cormeray (Loir-et-Cher). Elle entame ainsi une nouvelle étape de sa carrière après avoir travaillé près de vingt ans au sein d’Agglopolys.
C’est une reconversion professionnelle qui est vécue comme une bonne nouvelle pour l’appellation Selles-sur-Cher. Claire Charrier a troqué son ancienne carrière de conseillère au sein d’Agglopolys pour créer son exploitation agricole et devenir éleveuse de chèvres à Cormeray (Loir-et-Cher). Elle est ainsi devenue gérante de la Ferme Malabry.
« C’est la seule installation en appellation Selles-sur-Cher cette année en Loir-et-Cher », affirme Benoît Foisnon, responsable de la filière du selles-sur-cher. Avec une production annuelle de 1 300 tonnes de fromage et 7 millions de fromages de chèvre selles-sur-cher vendus, l’appellation a grandement besoin de nouveaux producteurs pour renouveler les générations et répondre à la demande. « Nous avons besoin de beaux projets de création comme celui-là », complète-t-il avec le sourire.
Un objectif de 240 chèvres
Pour l’intéressée, cette nouvelle vie est l’aboutissement d’un projet qu’elle avait en tête depuis très longtemps : « En 2017, j’avais déjà envisagé une installation qui n’avait pas pu aboutir. Aujourd’hui, tout était réuni pour me lancer ». Cette installation comprend notamment la construction d’un bâtiment d’élevage flambant neuf permettant d’accueillir jusqu’à 260 chèvres maximum, ainsi que 57 hectares permettant de produire le fourrage pour nourrir son cheptel. Ce dernier est composé pour le moment d’une centaine de chèvres en production et de 60 chevrettes. L’objectif est d’accueillir, d’ici à 2027, 240 chèvres. « Pour le moment, c'est encore une année bancale, je ne suis pas au maximum de la production. L’objectif, ce sera d’atteindre annuellement 200 000 à 215 000 litres de lait en 2028 », précise l’éleveuse caprine.
Des projets agroécologiques à venir
Cette ancienne employée d’Agglopolys a eu d’autres opportunités pour s’installer ailleurs, mais elle a choisi Cormeray car la commune est située au sein de la zone géographique de l’agglomération blésoise. « Cela avait du sens pour moi de rester au sein de la zone Agglopolys », sourit la gérante de la Ferme Malabry. Pour la transformation, c’est la fromagerie d’Anjouin (Indre) qui s’en chargera. « J’ai décidé de travailler avec la laiterie d’Anjouin située à une quarantaine de kilomètres de l’élevage. Elle transformera le lait fourni en fromages selles-sur-cher », détaille Claire Charrier.
Si elle a choisi de rejoindre l’appellation, c’est en partie pour son cahier des charges qu’elle juge « excellent », notamment parce qu'il impose que le fourrage provienne de la zone géographique de l’appellation — « un gage de qualité » —, ainsi qu'en raison des exigences liées à la transformation.
Claire Charrier envisage de développer un projet d’agroécologie sur son exploitation, comprenant la plantation de haies et d'arbres ainsi que la mise en place d'un système de pâturage tournant pour ses chèvres. Un projet de panneaux photovoltaïques est également à l’étude afin de permettre l’autoconsommation collective.
Des aides à l’installation
Christophe Degruelle, président d’Agglopolys, était présent lors de la visite. Il a tenu à féliciter la nouvelle installée : « C’est un très beau projet de vie et une nouvelle carrière qui s’ouvre ». Cette installation et création, d’un investissement global de 500 000 à 700 000 euros, a pu voir le jour grâce à différentes aides, dont un prêt à taux zéro permis grâce à Initiative Loir-et-Cher, qui a accompagné l'éleveuse durant tout son projet. L’exploitante a aussi pu compter sur une aide à l’investissement pour la construction de son bâtiment grâce au dispositif de Soutien aux investissements agricoles productifs (Siap) ou encore sur la Dotation nouvel agriculteur (DNA).
Dans un esprit de filière très fort, la laiterie d’Anjouin propose à l'éleveuse un prix plancher pendant les sept premières années. « Cela permet une meilleure lisibilité pour l’avenir et rassure les banques », explique Cédric Carcaillon, directeur de la laiterie. L’éleveuse pourra aussi compter sur la filière selles-sur-cher avec une majoration du prix sur les trois premières années d’installation.
Après une carrière riche en tant que fonctionnaire, Claire Charrier est « repartie pour une carrière de vingt ans dans l’élevage ». « C’est une continuité et une vraie concrétisation. Un véritable changement de vie à 180 degrés », conclut-elle.