Aller au contenu principal

Viticulture
Une taille en deux temps pour lutter contre le gel

La taille des vignes est un moment essentiel pour les viticulteurs qui dure généralement de novembre jusqu’à avril. Reynald Drucy, viticulteur à Ouchamps, pratique la taille Guyot ainsi que la taille en deux temps afin de lutter contre le gel précoce.

Jeudi 30 janvier, à Ouchamps. Le viticulteur Reynald Drucy réalise une taille en deux temps sur quelques-unes de ses parcelles de vigne afin de limiter les effets du gel.
Jeudi 30 janvier, à Ouchamps. Le viticulteur Reynald Drucy réalise une taille en deux temps sur quelques-unes de ses parcelles de vigne afin de limiter les effets du gel.
© L.B. - Horizons

Alors que le soleil montre enfin le bout de son nez en ce jeudi 30 janvier, Reynald Drucy, viticulteur à Ouchamps, et l’un de ses voisins agriculteurs qu’il embauche pour l’aider à tailler s’activent dans les vignes avec leur sécateur. Commencée depuis le 20 décembre, la taille occupe la plus grande partie du temps de Reynald Drucy durant l’hiver.

« Sur mes 12,5 hectares, j'en taille la moitié moi-même et pour l’autre moitié, je fais appel à de la main-d’œuvre française et étrangère », précise le viticulteur, qui cultive aussi des céréales. Le travail est colossal. Pour une parcelle d’un demi-hectare, il faut compter en moyenne une journée et demie à deux journées pour effectuer la taille.

Méthode Guyot

Reynald Drucy privilégie la méthode Guyot. Ce type de taille consiste à garder un équilibre entre les deux parties de la souche en alternant d’une année sur l’autre la position de la baguette. C’est la méthode de taille la plus répandue dans la région. « Depuis toujours, je pratique cette taille-là sur tout mon parcellaire et elle convient très bien à mes cépages », affirme le viticulteur.

Armé de son sécateur connecté et électrique Infaco, le viticulteur se penche sur chaque pied de vigne. Ces sécateurs électriques sont devenus indispensables pour le viticulteur. « On peine beaucoup moins avec des sécateurs comme ceux-là. C’est un coût à l’achat, mais le travail est plus agréable. Cela évite les tendinites à la main », sourit Reynald Drucy. Les sécateurs sont révisés chaque année après la saison de taille par l’entreprise. Lorsque cette dernière les lui renvoie, elle lui fournit les données de sa taille, notamment le nombre de coupes totales, le nombre de coupes bloquantes, ainsi que des pourcentages. « Cela permet d’avoir un historique de notre taille, c’est utile. »

Taille en deux temps

À côté de la taille Guyot classique, Reynald Drucy effectue depuis trois ans la taille en deux temps. Cette méthode permet de limiter les effets du gel. Un premier taillage sans « nettoyer » la baguette est effectué, puis on revient fin mars/début avril pour tailler la baguette non nettoyée. « Cette taille est utile pour limiter les effets du gel sur certaines parcelles. La remontée de sève est retardée, ce qui évite le gel des bourgeons », explique le viticulteur qui effectue cette méthode sur deux parcelles d’un demi-hectare. « Avant, je faisais deux hectares en deux temps, mais maintenant, je n’en fais plus qu’un seul, surtout sur deux parcelles gélives. C’est une méthode qui fonctionne très bien pour limiter les effets du gel, mais cela prend du temps. C’est pour cela que j’ai réduit le nombre d’hectares taillés de cette manière », affirme Reynald Drucy. De plus, le deuxième passage se fait à une période où le viticulteur est dans les champs pour semer ses cultures de printemps. Même si la taille en deux temps fonctionne, elle ne fait toutefois pas de miracle : « On ne sait jamais vraiment ce qu'on sauvera avec cette méthode, ça dépend de pleins de facteurs », précise le viticulteur. Pour éviter de geler les bourgeons, le viticulteur évite de tailler ses vignes en dessous de - 4 °C. « On ne sait jamais, le froid peut au moment de la taille rentrer dans la baguette et geler les bourgeons, je préfère éviter », explique-t-il.

En attendant que le soleil reprenne durablement sa place dans le ciel, le viticulteur doit jongler avec des conditions de taille parfois difficiles, entre vents et pluies incessantes.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

« La surdité de l’Assemblée nationale est intolérable »
Les présidents FNSEA et JA de la zone de diffusion d'Horizons s'unissent pour faire part de leur mécontentement à la suite du…
Jeudi 22 mai, à Sainte-Geneviève-des-Bois. Les employés du groupe Méthivier, mis à l'honneur, ont été largement applaudis par les nombreux spectateurs venus célébrer les 45 ans de l’entreprise.
Le groupe Méthivier fête ses 45 ans
Le groupe Méthivier a fêté ses 45 ans jeudi 22 mai à Sainte-Geneviève-des-Bois (Loiret) lors d’une soirée festive qui a…
Le Mée-sur-Seine, mardi 3 juin. Réunion des membres du conseil d'administration nouvellement élus. Un hommage a été rendu aux sortants.
Conseil d'administration électif de la FDSEA 77
Un conseil électif de la FDSEA 77 s’est tenu mardi 3 juin au Mée-sur-Seine. Samuel Vandaele et Pascal Verrièle sont…
De 1945 à aujourd'hui, 80 ans de défense agricole pour la FDSEA 77
La FDSEA 77 célébrera ses 80 ans lors de l'assemblée générale mercredi 28 mai à Coulommiers. Ils ont de 10 à 80 ans et…
Vendredi 23 mai
Des actions syndicales pour faire monter la pression
Plusieurs actions syndicales ont eu lieu en Île-de-France cette fin de semaine. L'objectif est de faire monter la pression avant…
Vendredi 23 mai, à Binas. Nicolas Léger a présidé sa première assemblée générale de la Cafo, en présence d'une quarantaine d'éleveurs de volailles.
La Cafo veut inciter de nouveaux éleveurs à s’installer
La Coopérative des fermiers de l’Orléanais (Cafo) a réuni une quarantaine de ses adhérents pour sa traditionnelle assemblée…
Publicité