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Vers une filière sarrasin pérenne en Eure-et-Loir ?

La chambre d'Agriculture a réuni des acteurs de la culture du sarrasin et des agriculteurs pour une demi-journée technique jeudi 11 septembre à Orsonville (Yvelines).

La demi-journée technique sarrasin que la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir organise jeudi 11 septembre à Orsonville (Yvelines) sur un site d'essais du sélectionneur Agri Obtention, se révèle plutôt intéressante.

Tout le monde est là

De fait, autour d'une trentaine d'agriculteurs, dont beaucoup exploitent des surfaces sur une Aire d'alimentation de captage (AAC), sont rassemblés des acteurs de la filière sarrasin. Étaient présents aux côtés de la conseillère Chambre chargée de l'équipe AAC, Camille Guiziou, l'ingénieure ­d'AgroParisTech et Intercéréales, Amaryllis Blin, ainsi que des représentants des coopératives Scael et Axéréal, de l'Agence de l'eau Seine-Normandie et de Chartres métropole.

Ainsi, après qu'Amaryllis Blin a souligné l'enjeu du développement d'une filière sur laquelle la structure travaille depuis deux ans, portée par une demande croissante des transformateurs pour du sarrasin français, et que Camille Guiziou a rappelé les intérêts agronomiques de cette culture, la discussion s'est animée autour de la possibilité concrète de fédérer tout le monde pour la mettre en place.

Pour le groupe Scael, Florent Babin témoigne d'abord qu'en deux ans, sous l'impulsion des Paiements pour services environnementaux (PSE) portés par des collectivités territoriales, la collecte de la ­coopérative a été multipliée par dix, passant de 100 à 1 000 tonnes : « Sans cette sécurité financière, ça ne se serait pas fait, le sarrasin ne se vendant pas comme ça. Et aujourd'hui, les industriels ont besoin de sécuriser les volumes ».

Sur les aspects rendement, il relève qu'il faut compter de 1 à 1,5 tonne à l'hectare : « En culture principale. Sinon, derrière un colza, c'est 500 kg. Si c'était la poule aux œufs d'or en deuxième culture, on en verrait plus ». Il pointe également le vrai risque lié à l'exposition au prosulfocarbe compte tenu des dates de récolte, ainsi que le souci du séchage : « Notre capacité de séchage est de 70 tonnes par jour, ce qui nous oblige à organiser les chantiers ».

Pour l'agriculteur Emmanuel Bridron : « Si l'on veut qu'il y ait des cultures, il faut que ce soit rémunérateur. Une nouvelle culture, c'est un risque. Certes, il faut trouver des solutions pour les AAC, mais que ce soit avec des filières structurées et rémunératrices ».

Léo Berte, chargé des PSE de Chartres métropole, intervient : « Nous finançons entre 5 et 20 % de cultures à bas niveau d'intrants (BNI) pour environ 600 euros par hectare. Si nous avons assez de surfaces, nous pourrions aller vers des subventions pour le séchage. Nous mesurons l'impact réel sur la qualité de l'eau sur une AAC. Nous avons envie d'avoir un PSE qui consolide la filière ».

Comparer les variétés

Puis la réunion s'est poursuivie par la visite des essais d'Agri Obtention, sous la houlette de Gilles Stéphane. L'occasion de comparer les variétés et les modalités de semis, sur la plus grande vitrine de sarrasin de France : « Depuis trois ans, nous avons relancé notre programme sarrasin. Nos recherches portent sur l'obtention de gros PMG* et sur la précocité de récolte. La variété la plus commercialisée, Harpe, offre une régularité de production mais est bien trop tardive ». Il montre une variété plus précoce, Nojai, par exemple.

Le sélectionneur évoque deux problèmes : à l'implantation, il faut quinze jours pour atteindre le stade quatre feuilles pour une bonne couverture du sol, et donc de l'eau. Et il faut récolter au stade optimal, soit 50 % de grains mûrs, et sécher dans les 12 à 24 heures. À défaut, il est possible d'andainer la culture quelques jours mais sans pluie… Finalement, rien qui pourrait empêcher le sarrasin de trouver sa place dans les assolements euréliens. 


*Poids de mille grains.

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