FNSEA/JA 28 : forte mobilisation à Chartres 📹
Une trentaine de tracteurs et autant de véhicules pavoisés aux couleurs de la FNSEA et de Jeunes agriculteurs procèdent, jeudi 25 septembre dans la soirée, à une opération escargot sur la rocade de Chartres (Eure-et-Loir).
Une trentaine de tracteurs et autant de véhicules pavoisés aux couleurs de la FNSEA et de Jeunes agriculteurs procèdent, jeudi 25 septembre dans la soirée, à une opération escargot sur la rocade de Chartres (Eure-et-Loir).









Ils répondent ainsi à l'appel à mobilisation lancé au niveau national pour tirer la sonnette d'alarme sur les distorsions de concurrence ou l'incohérence des politiques publiques.
La colère exprimée
« Si nous nous rassemblons aujourd'hui, c'est pour dénoncer les accords commerciaux mais aussi les problèmes de revenu, lance le président de la FNSEA d'Eure-et-Loir, Bertrand Petit, avant le départ de la manifestation. Tous les agriculteurs que je rencontre me disent la même chose depuis deux ans : nous n'avons plus de revenu. Ce n'est pas possible de travailler deux ans sans gagner sa vie. Il faut que les Euréliens nous entendent. Ils voient des rayons pleins dans les supermarchés mais ne savent pas ce qui se passe à côté de chez eux ».
Il explique : « L'an dernier, c'était la quantité, là , ce sont les prix, tant le produit de ce que l'on vend que nos charges : 25 % de produit en moins, 25 % de charges en plus, le delta est de cinquante. On me dit que nos résultats seront proches de zéro, pour moi, ils ne pourront qu'être négatifs. En plus, personne ne vient me dire que quelque chose le sort du lot. Aucune production ne permet à un agriculteur de s'en sortir. Et que l'on ne vienne pas me dire que l'argent part dans la ferraille, c'est faux, nous avons besoin d'outils pour travailler et ils ont considérablement augmenté aussi ».
Voir aussi Versailles, une action symbolique pour sonner la révolte paysanne 📹
Sur le trajet, chaque rond-point est l'occasion d'une halte. Les tracteurs prennent position sur le terre-plein central, tandis qu'au centre, sur des films en plastique, les exploitants inscrivent les raisons de leur colère : « Stop à la concurrence déloyale. Pas de paysan sans revenu. On marche sur la tête… » et se déchargent de quelques déchets agricoles.
Au terme du périple mené à train de sénateur, arrivé au rond-point des Propylées, l'option d'un retour via l'A11 est abandonnée, jugée trop dangereuse la nuit tombée. Retour donc vers le rond-point de Barjouville par la rocade. Là , tout le monde se rassemble pour un moment de convivialité autour d'un barbecue dont la chaleur est bienvenue.
Dans ce contexte de crise, dont nul ne voit se dessiner l'issue, se rassembler ainsi, en nombre, les jeunes comme les figures historiques des deux syndicats, met du baume au cœur de tout le monde. L'opération est clairement une réussite et ne devrait pas rester isolée. Tant que les lignes ne bougent pas, les agriculteurs restent mobilisés.
« Ça ne passe plus »
« Nous avons manifesté dans le respect, le problème c'est qu'il faut que nous soyons entendus, prévient le président de Jeunes agriculteurs d'Eure-et-Loir, Sylvain Marcuard. Là , nous avons commencé à nous rapprocher de Paris, ce sera la prochaine étape parce qu'on nous prend pour des cons. On nous augmente nos charges au niveau national et européen et on accélère le libre-échange mondial, alors ça coince. Avec les chiffres d'aujourd'hui, demander à des jeunes de s'installer, c'est les envoyer au casse-pipe. Nous avons déjà eu du blé à 160 euros, ça passait, mais avec l'augmentation des charges, ça ne passe plus ».