Élevage laitier
Lait AOP et autonomie alimentaire : une équation gagnante en Brie
À Châteaubleau (Seine-et-Marne), Bertrand Delenclos, éleveur laitier en AOP Brie de Meaux et Brie de Melun, pousse l’autonomie alimentaire à un haut niveau. Sur son exploitation, plus de 85 % de la ration de ses vaches est produite sur place.
À Châteaubleau (Seine-et-Marne), Bertrand Delenclos, éleveur laitier en AOP Brie de Meaux et Brie de Melun, pousse l’autonomie alimentaire à un haut niveau. Sur son exploitation, plus de 85 % de la ration de ses vaches est produite sur place.
En matière d’autonomie alimentaire, Bertrand Delenclos sait de quoi il parle. Installé à Châteaubleau (Seine-et-Marne), il élève, avec son associé, Nicolas Dalmard, 125 prim’holsteins et produit chaque année plus d’un million de litres de lait sous AOP Brie de Meaux et Brie de Melun. Une labellisation exigeante, qui impose un cahier des charges strict, notamment sur l’alimentation du troupeau : 85 % des fourrages et concentrés doivent être tracés et issus de la ferme ou de la zone AOP.
Sur ses 215 hectares, l’éleveur a donc structuré son assolement en fonction des besoins du troupeau : maïs ensilage, luzerne, foin de prairie et betteraves sucrières, ces dernières lui donnant accès à de la pulpe surpressée. « L’assolement est évidemment pensé pour nourrir mes vaches, explique-t-il. Les animaux sont à l’étable toute l’année, la ration reste donc stable ». Ce système cohérent perdure depuis plusieurs années et garantit une alimentation régulière, gage de performance et de qualité du lait.
Anticiper l'évolution du troupeau
Mais Bertrand Delenclos regarde déjà plus loin. Passionné par son métier, il prépare l’avenir avec l’arrivée prochaine de ses enfants sur l’exploitation. Ensemble, ils prévoient d’agrandir le troupeau d’une cinquantaine de têtes et de créer un atelier de transformation. « Il va y avoir du changement, sourit-il. Les bâtiments sont en construction, et côté cultures, on réfléchit à faire évoluer le système pour nourrir le futur cheptel ».
Deux pistes sont à l’étude : introduire de la betterave fourragère et produire du maïs grain humide. « Les vaches raffolent de la betterave fourragère, note l’éleveur. Elle apporte du sucre, soutient l’immunité avant l’hiver et améliore la matière grasse et le taux protéique du lait. Et puis, on sait la produire, on est équipés ». Quant au maïs grain humide, il pourrait venir remplacer une partie du maïs ensilage : « La valeur du maïs, c’est le grain. La partie végétale encombre la panse, donc l’idée serait de concentrer l’énergie sur le grain pour améliorer la valorisation de la ration ».
Une ration maîtrisée, gage de performance
Aujourd’hui, la ration des vaches est composée d’ensilage de trèfle, luzerne et ray-grass, d’ensilage de maïs, de pulpes surpressées, de foin de luzerne et de foin de prairie, complétés par un correcteur azoté (soja, colza, lin). Seuls ce correcteur et les granulés distribués à la traite — réalisée par deux robots — ne proviennent pas de la ferme. Un équilibre que Bertrand Delenclos affine saison après saison, convaincu que la performance laitière commence à l’auge.
Cet article fait partie d'un dossier Élevage laitier