La saison de l’asperge verte bien lancée en Loir-et-Cher
Les asperges vertes pointent le bout de leur nez dans les parcelles de Loir-et-Cher. Les producteurs du département s’activent pour la récolte, comme Magali Courtin, productrice à Suèvres.
Les asperges vertes pointent le bout de leur nez dans les parcelles de Loir-et-Cher. Les producteurs du département s’activent pour la récolte, comme Magali Courtin, productrice à Suèvres.


Les asperges vertes sont de sortie en Loir-et-Cher depuis deux à trois semaines, et la saison battra son plein jusqu’à début juin pour celles de plein champ. En cette période, Magali Courtin, productrice sur 6 hectares à Suèvres et gérante de la SCEA de la Bouzie, ne sait plus où donner de la tête. Entre la récolte, la gestion de la main-d’œuvre et les livraisons, ses journées sont bien remplies. D’autant plus que cette année, elle a dû prendre en charge le conditionnement et la commercialisation, à la suite de l’arrêt d’activité d’Axéréal Fruits et légumes le 30 juin 2024. « Nous avons dû nous réorganiser. Nous étions six producteurs concernés et avons décidé de repartir ensemble en créant une association », explique-t-elle.
Une nouvelle organisation
L’association Les Asperges du Blaisois a ainsi vu le jour en mars 2025 pour pallier l’arrêt d’Axéréal. Magali Courtin en a accepté la présidence. L’objectif principal est de rester groupés et solidaires. Bien que cette création vise à maintenir la filière des asperges vertes dans le département, de nombreux changements ont dû être opérés, notamment dans le conditionnement et la commercialisation. « Avant, Axéréal s’occupait de tout cela. Nous n’avions qu’à livrer notre production. Désormais, chaque exploitant conditionne lui-même ses asperges, et nous devons aussi nous occuper de la vente, ce qui représente un travail colossal », confie Magali Courtin.
D’autres projets sont également en cours, comme la marque Asperges vertes de Chambord. Les producteurs ont obtenu un accord oral pour conserver cette appellation. « Rien n’était garanti au départ, mais si cet accord se confirme, ce sera un vrai atout pour la vente », ajoute-t-elle.
Le lieu d’expédition a été fixé chez Denis Billault, producteur à Ouchamps, choisi pour sa position centrale. Côté commercialisation, les producteurs ont réussi à conserver leurs anciens clients, et l’association travaille actuellement avec quatre à cinq grossistes.
Un démarrage correct
La saison commence plutôt bien, avec des températures douces, du soleil et des pluies favorables à la pousse des asperges. La recherche de main-d’œuvre, souvent problématique, semble cette année mieux se dérouler à la SCEA de la Bouzie, même si la prudence reste de mise. « Ce n’est que le début, on fera le bilan à la fin de la saison. La main-d’œuvre reste le point noir de notre métier. Pour l’instant, la demande est là et des candidatures ont été déposées, mais il faut espérer que les personnes restent », précise-t-elle.
La récolte s’effectue le matin, pendant quatre à cinq heures. Pour être cueillie, une asperge verte doit mesurer 22 cm. « Nous devons passer tous les jours. En mai, quand les températures dépassent 20 °C, les asperges peuvent pousser jusqu’à 15 cm en une journée. Il faut être réactif pour ne pas se laisser dépasser », détaille Magali Courtin. Après la récolte, les asperges passent par un hydrocooling, une immersion dans de l’eau glacée pendant trente minutes, ce qui permet de stopper leur croissance et de prolonger leur conservation. Elles sont ensuite calibrées directement sur l’exploitation, puis conservées en chambre froide avant d’être livrées. « Les asperges vertes sont expédiées sous 24 heures maximum après la récolte. Ce sont deux mois très intenses », assure-t-elle avec le sourire. La production d’asperges vertes représente à elle seule la moitié du chiffre d’affaires de son exploitation.
Heureusement pour les producteurs, la demande est bien au rendez-vous en ce moment, avec des étals remplis pour le plus grand bonheur des consommateurs.