Entreprise
Le Grand Jardin de Romain Viennois arrive à Lamblore
L'entrepreneur Romain Viennois a ouvert le chantier de son Grand Jardin le 4 juillet à Lamblore (Eure-et-Loir), un projet qui regroupe gîtes, espaces collectifs et ferme maraîchère.
L'entrepreneur Romain Viennois a ouvert le chantier de son Grand Jardin le 4 juillet à Lamblore (Eure-et-Loir), un projet qui regroupe gîtes, espaces collectifs et ferme maraîchère.



« L'ambition initiale était de monter une offre touristique sans construire, sans artificialiser les sols », annonce d'emblée l'entrepreneur Romain Viennois, qui ouvre aux élus, aux professionnels du tourisme eurélien et à la presse le chantier de son futur Grand Jardin, vendredi 4 juillet à Lamblore (Eure-et-Loir).
Pas son coup d'essai
Romain Viennois n'en est pas à son coup d'essai avec ce projet en Eure-et-Loir. Dans le domaine de l'hôtellerie, il est à l’origine de la création en 2015 de France Hostels, un concept original destiné à accueillir de jeunes touristes dans des auberges de jeunesse de nouvelle génération. Dans le domaine du maraîchage, il a inauguré en 2024 un concept original de production de légumes sur les sites mêmes de lieux d'hébergement et de restauration, comme pour Châteauform' à Mareil-le-Guyon (Yvelines).
Ce qui prend forme à Lamblore réunit ces deux idées en s'installant sur le site d'une ancienne ferme abandonnée depuis une cinquantaine d'années. On y trouvera dès l'été prochain dix-sept gîtes ou suites de deux à cinq chambres, un espace de restauration — le maire de Lamblore, Gérald Le Balc'h, y tient beaucoup — avec cuisine pédagogique, un espace de vente et des salles d'activités pour y accueillir des séminaires et des formations.
La production a démarré
Ce qui fonctionne déjà, c'est la ferme maraîchère. Elle comprend quatre serres sur un hectare, un lieu de stockage, un espace de vente et abritera bientôt un atelier de transformation. Les légumes y sont produits sur des planches permanentes avec la méthode bio-intensive chère au maraîcher canadien Jean-Martin Fortier, de manière à produire beaucoup, dans de bonnes conditions, tout en optimisant l'espace. L’équipe salariée compte actuellement 2,5 équivalents temps plein.
Depuis quelques semaines, Grand Jardin produit donc des légumes qui sont vendus aussitôt cueillis, soit sur place, via un système de drive fermier, mais aussi sous forme de paniers autour de Rambouillet (Yvelines), à Paris et à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).
Ne pas faire de faux vieux
Mais l'aspect dont Romain Viennois est le plus fier, c'est l'esprit dans lequel il a conçu la rénovation de l'ancienne ferme, qui comprend un bâtiment principal et de vastes dépendances de chaque côté d'une cour qui sera conservée dans son jus. Il travaille avec l'Atelier Desmichelle. Ainsi, tout ce qui tenait encore debout a été conservé et le reste a été récupéré pour servir autrement. « J'ai voulu garder tout ce qui est vieux et surtout ne pas faire de faux vieux », précise Romain Viennois.
Des touches de modernité, assumées, sont apportées au niveau des portes et fenêtres, du chauffage, qui sera assuré par une chaudière fonctionnant au miscanthus — 3 hectares ayant été plantés pour fournir le combustible nécessaire — et des poêles à bois dans les gîtes, ou de l'isolation qui fait appel à des matériaux biosourcés, fibre de bois et coton recyclé.
« Mon souhait initial était de monter une offre touristique engagée, développe l'entrepreneur. Montrer quelque chose d'environnementalement fort, résilient, facile à expliquer. Et aussi proposer un hébergement où les clients sont en autarcie, adapté aux familles, tout en restant dans les codes hôteliers. Mon ambition globale est d'immerger des citadins dans la vie d'une ferme, changer leurs habitudes de voyage et d'alimentation ».
Proximité désirable
Il s'agit donc pour lui de faire en sorte que « le tourisme de proximité — nous sommes à moins de deux heures de Paris — soit aussi désirable que le tourisme lointain ».
Grand Jardin se développe en Île-de-France
Après plusieurs mois consacrés à l'installation de sa nouvelle ferme en Eure-et-Loir (voir ci-dessus), Grand Jardin a repris ses livraisons hebdomadaires de paniers de légumes biologiques à domicile depuis le 14 mai dernier, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Paris XVI, Paris XVII et Rambouillet (Yvelines).
« Composés de cinq à huit variétés de légumes biologiques cultivés à la ferme et récoltés le matin même, ces paniers d’environ 4 kilos sont adaptés aux besoins d'une petite famille ou d'un couple amateur de produits frais et sains. La composition varie chaque semaine selon les récoltes, et une fiche de conseils culinaires accompagne chaque panier », précise Grand Jardin. L'entreprise propose plusieurs formules pour répondre aux différents besoins. Les livraisons s'effectuent chaque mercredi soir.
Après le déménagement de Grand Jardin de Clairefontaine (Yvelines) vers le Perche, « nous avons choisi de poursuivre les livraisons dans l’Ouest parisien et autour de Rambouillet pour rester proches des personnes qui nous ont fait confiance dès le départ. C’est aussi une façon de montrer que produire localement, à taille humaine, peut répondre concrètement aux attentes des urbains », souligne Romain Viennois, fondateur de Grand Jardin.
Circuit ultra-court
En parallèle, Grand Jardin continue également de développer son concept de production de légumes sur des lieux d'hébergement et de restauration. Après une première implantation au Parc du Coudray au Coudray-Montceaux (Essonne) avec Demeures de campagne, l'entreprise a récemment déployé un second jardin maraîcher professionnel au sein du site Châteauform’ au château de Mareil-le-Guyon (Yvelines).
« Sur place, 1 500 m² de planches maraîchères et trois serres ont été aménagées à proximité immédiate de l’hôtel, avec pour ambition de fournir, en circuit ultra-court, une large variété de légumes bio, cultivés et récoltés chaque semaine selon les besoins de la cuisine », détaille Grand Jardin. Les plants cultivés proviennent en grande majorité de sa ferme principale située au cœur du Perche. Tous sont certifiés en agriculture biologique. « Sur place, l’approche agricole se veut exigeante et respectueuse : sols peu travaillés, rotations culturales régulières, engrais verts, jachères fleuries, planches permanentes, et aucun recours aux intrants chimiques », ajoute l'entreprise.
« Avec ces jardins maraîchers, nous voulons prouver qu’il est possible de relocaliser une partie de la production alimentaire jusque dans les lieux d’hospitalité les plus exigeants. En cultivant sur place, en lien direct avec les équipes de cuisine, on gagne en fraîcheur et en cohérence environnementale. C’est une démarche qui fait évoluer en profondeur le rapport au vivant dans l’hôtellerie », déclare Romain Viennois.
« Ce potager, c’est bien plus qu’un outil d’approvisionnement : c’est une source d’inspiration quotidienne pour notre brigade, un levier de cohésion en interne, et un véritable marqueur de notre engagement environnemental. Il suscite la curiosité de nos clients et nous permet de raconter une histoire sincère, ancrée dans le territoire », expliquent Christelle et Jean-Luc, responsables du site Châteauform’ à Mareil-le-Guyon.