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Diversification
Les asperges de la ferme des 4 vents

La récolte des asperges a débuté lentement en raison de la fraîcheur des températures. Rencontre avec Augustin Vecten, producteur à La Chapelle-la-Reine (Seine-et-Marne).

Légume de printemps par excellence, la pleine saison des asperges devrait débuter en cette fin avril. Pourtant, il n’en est rien. En cause, la fraicheur des températures. « Nous cueillons actuellement 50 kg /jour d’asperges alors que nous devrions être à 250-300 kg » note d’emblée Augustin Vecten, qui travaille sur l’exploitation familiale, la SCEA Eden, ferme des 4 vents à La Chapelle-la Reine, depuis 2020 à la suite de la construction d’un poulailler. Auparavant, le jeune homme de 26 ans, titulaire d’un BTSA, a travaillé chez Agriplus, une emploi riche en contacts.

Sa famille a repris cette exploitation de 150 hectares depuis dix ans, en parallèle d’une exploitation du nord Seine-et-Marne diversifiée en poules pondeuses et plus récemment en noisettes.

Le gros œuvre pour les poulaillers sur le site de La Chapelle-la-Reine a débuté dès 2019 avec l’arrivée des premières poules pondeuses en 2021 en contrat avec Cocorette — les œufs sont conditionnés dans la Somme.

L'asperge, une culture saisonnière adaptée aux terres de l'exploitation

Dans le même temps, au printemps 2021, une première aspergeraie d'un hectare est implantée. Augustin Vecten, qui s’occupe de cette production, a alors opté pour un mélange de trois variétés : Prius, son coup de cœur, elle est peu ligneuse et douce, maxlim et grolim qui produisent de beaux calibres, appréciés par les restaurateurs, mais elles sont assez fibreuses et donnent beaucoup de doubles. L’année suivante, une seconde aspergeraie d’une surface similaire a été plantée. Cette fois, la variété prius a été associée à de la vitalim, plus résistance à la casse. Les aspergeraies se situent sur une parcelle isolée de 4 hectares entièrement clôturée pour la protéger des sangliers. Trois kilomètres de haies ont également étaient plantés le long de cette clôture pour répondre aux obligations de la nouvelle Pac.

En 2023, il effectue une première récolte. « Alors qu’on s’attendait à une petite récolte, elle s’est élevée à 4,5-5 tonnes/ha, un volume imprévu qu’il a fallu gérer au niveau de la commercialisation ». Il faut aussi raisonner la période de récolte pour ne pas épuiser le rhizome pour qu’il perdure dans le temps (9 ans maximum).

Concernant l’itinéraire technique, les deux premières années, il laisse la plante se développer et ne commence la récolte que la 3e année. Fumier de poules, compost et 60 unités de triple 15 sont apportés chaque année. Le producteur limite l’apport d’engrais minéral qui rend l’asperge ligneuse et amère.

De plus, le niveau de déchets (30 % normalement) est inférieur grâce à de multiples efforts pour les valoriser au mieux. Ainsi, « les gueules cassées » comme Augustin Vecten les qualifie, sont congelées puis valorisées sous forme de soupe transformée par la conserverie de La Larnière à Samois-sur-Seine.

Cette année, après l’importance des précipitations automnales et hivernales (600 mm sur un sol nu), le sol n’a pas été assez décompacté et le rebutage a été catastrophique. « On va donc devoir refaire 5 rangs/sem. Si cela engendre cinq jour de latence, cela permet d’étaler la production en cas de pic donc ce n’est pas trop gênant », note Augustin Vecten. Des bâches lestées afin d’aider au forçage recouvrent les buttes.

Pour les cueilleurs, il passe par une agence d’intérim. En pic de production ils sont sept ou huit dans la parcelle durant 3-4 heures chaque matin dès 7 heures. Le tri débute vers 10 heures avec une partie de l’équipe. L’après-midi est dédiée aux livraisons et à la vente à la boutique*.

Un besoin de contact

« Si j’aime les grandes cultures et l’élevage, en arrivant sur l’exploitation, le contact client me manquait d’où la boutique à la ferme. Puis j’ai eu l’idée de développer une production saisonnière et non sur un cycle toute l’année. Un cousin faisait des asperges et les terres sableuses de l’exploitation sont adaptées à cette culture. Nous avions aussi la contrainte de l’eau en l’absence d'irrigation », explique Augustin Vecten, heureux quand la saison des asperges débute car elle lui offre la possibilité de rencontrer plein de monde.

La production est commercialisée à la ferme et chez des revendeurs (boutiques, primeurs GMS, restaurateurs). Le but : favoriser les circuits courts.

Si les asperges sont une culture de « bon sens », il reçoit les conseils d’un spécialiste, Philippe Sigrist, et est abonné à la lettre hebdomadaire Planète légumes. Aujourd’hui, il réfléchit à un troisième hectare d’aspergeraie.


*Ouvert tous les jours, de 16 heures à 19 heures lundi, mardi et jeudi, de 14 heures à 19 heures le mercredi et le vendredi, de 9 h 30 à 15 heures le samedi et de 9 h 30 à 12 h 30 le dimanche durant la saison des asperges. Ouvert le mercredi, vendredi après-midi et samedi matin le reste de l’année.

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