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Diversification
Les premières vendanges de la fratrie Bléchet

À Jouy-en-Pithiverais, l'EARL Bléchet a décidé de diversifier son activité en produisant du vin. Septembre sonnait l’heure pour Anne, Éric et Jean-François de récolter le fruit de leur travail pour la première fois.

Éric Bléchet, le cadet de la famille, s’est installé avec son père sur l’exploitation céréalière familiale en 1995. Jean-­François est venu remplacer son père en 2012. Les deux frères produisent sur 340 hectares des blés spéciaux, des orges de brasserie ainsi qu’un peu de betteraves et de maïs. Afin d’intégrer leur sœur Anne dans les activités de la ferme, ils décident tous les trois de monter un projet de diversification. « Nous avons eu envie de créer une activité très éloignée des céréales, précise Éric. Comme nous sommes tous amateurs de vin, nous nous sommes rapidement mis d'accord sur la production de raisin ». Après ­plusieurs années de travail, les ­premières vendanges se sont organisées à la fin du mois de ­septembre dernier.

Une première année hétérogène

Tout commence en 2020 lorsque frères et sœur plantent 12 000 pieds de vigne sur trois hectares. Une moitié de leur plantation est destinée à la production de raisin rouge avec les cépages Artaban et Vidoc, tandis que l’autre moitié est destinée à du raisin blanc avec les cépages Floréal et Voltis. « Ce sont des cépages naturellement résistants au mildiou et à ­l'oïdium, souligne Jean-François. Les applications phytosanitaires sur le feuillage sont donc limitées ».

Deux ans plus tard, en septembre dernier, Anne, Éric et Jean-­François ont vendangé pour la première fois. Même si les rendements restent difficiles à évaluer pour ces apprentis viticulteurs, ils n’en demeurent pas moins ravis de leur première récolte. « La taille des grappes était assez hétérogène, annonce Anne. Mais nous sommes bien conscients qu’il s’agit seulement de notre première année de production. En viticulture, la première année ne représente que 20 % du potentiel d'une année ''pleine''. Il faudra attendre notre troisième voire quatrième année de production pour atteindre notre vitesse de croisière. » Cette année, les Bléchet pourraient fournir environ 6 000 bouteilles de vin rouge et de vin blanc. À terme, ils aimeraient pouvoir faire sortir de leurs cuves entre 15 000 et 18 000 bouteilles.

Pas de problèmes, que des solutions

Pour mener à bien leur projet viticole, les exploitants ont dû s’équiper. Afin de limiter les dépenses, frères et sœur ont principalement investi dans du matériel d’occasion. Seules leurs huit cuves et leurs pompes sont neuves. « Notre pressoir et notre égrappoir ont déjà quelques années, détaille Éric. Notre pressoir est même vieux de 40 ans ».

Les exploitants de l’EARL Bléchet ont également fait des économies de main-œuvre. « Nous avions initialement prévu d’embaucher des saisonniers pour nous aider à récolter. Malheureusement, nous n’avons pas réussi à trouver de la main-d’œuvre pouvant répondre à nos besoins ». En effet, avec quatre cépages différents et des dates de récolte indéfinies, Anne, Éric et Jean-François ne sont pas arrivés à mobiliser des saisonniers. Loin de les décourager, cette situation leur a fait acheter une machine à vendanger, elle aussi d’occasion. « Cette machine nous permet d’être autonomes et réactifs et de pouvoir démarrer les vendanges au moment opportun », résume Anne. La machine passe sur la parcelle, secoue les vignes, faisant ainsi uniquement tomber les fruits mûrs.

Un chai et un local de vente

Malgré ces petits obstacles sur leur chemin, frères et sœur ne regrettent pas leur choix. « Ça nous plaît, c’est même assez excitant, souligne avec fierté Éric. Nous avons tout fait seuls de A à Z pour la première fois ». Alors qu’ils comptent mettre leur première production en bouteille courant 2023, les Bléchet prévoient de vendre leur vin directement sur leur exploitation. « Nous sommes en train d’aménager le chai dans l’ancienne bergerie située sur la ferme, et nous réfléchissons à la création d’un local de vente et de dégustation, précise Jean-­François. Nous visons aussi le circuit des cavistes et des restaurateurs ». Pour le reste, Anne, Éric et Jean-François avancent pas à pas.

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