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Betteraves
L'ITB réunit les planteurs de la région à Janville-en-Beauce

Le Comité technique Centre-Val de Loire de l'Institut technique de la betterave (ITB) s'est déroulé le 20 décembre à Janville-en-Beauce. L'occasion, entre autres, de dresser le bilan de la campagne.

Mercredi 20 décembre, à Janville-en-Beauce. L’Institut technique de la betterave Centre-Val de Loire a tenu sa réunion annuelle sur le thème de la gestion des maladies foliaires.
Mercredi 20 décembre, à Janville-en-Beauce. L’Institut technique de la betterave Centre-Val de Loire a tenu sa réunion annuelle sur le thème de la gestion des maladies foliaires.
© H.C. - Horizons

La réunion annuelle de l'Institut technique de la betterave Centre-Val de Loire (ITB CVL) s'est tenue mercredi 20 décembre dernier à Janville-en-Beauce, sur le thème de la gestion des maladies foliaires. Mais de nombreux sujets ont été abordés au fil de la réunion, à commencer par le bilan de la campagne.

Des semis étalés

Revenant sur son déroulé, le délégué régional de l'ITB, Pierre Houdmon, a souligné l'étalement de la période des semis sur plus d'un mois : « Ce n’est qu’au 28 mars que le taux de 50 % de réalisation est atteint, soit quatre jours plus tard que la moyenne sur dix ans. Ce qui constitue déjà un premier handicap sur la productivité finale espérée ». L'humidité, qui reste constante jusqu'au stade six feuilles, engendre des pertes de pieds dans 20 % des parcelles, en raison soit d'une profondeur excessive du semis soit du fait de la forte activité des taupins et autres tipules.

Autre déception de la campagne relevée par le responsable régional, une richesse en sucre qui stagne autour de 17 % : « Conséquence d’un cumul de pluies marqué en août et septembre et d’une pression cercosporiose insuffisamment contrôlée pour les arrachages au-delà du 15 octobre ». Enfin, les conditions de récolte ont été très compliquées, éprouvantes pour les planteurs, et interrogent sur le parc matériel et la ­compaction des sols.

Sujet sur lequel est revenu le chargé de mission agro­équipement à l'ITB, Thomas Leborgne, après avoir évoqué la 8e édition du salon Désherb'avenir qui s'est déroulée les 16 et 17 mai dernier à Santeau (Loiret), réunissant quelque 850 visiteurs autour de la présentation dynamique d'une trentaine de matériels spécifiques.

Il enchaîne donc sur la problématique du tassement en profondeur des sols à la récolte : « Ce n'est pas une fatalité et il peut être fortement limité en termes de surface impactée et d’intensité en raisonnant correctement son chantier d’arrachage. L’outil Prévibest, qui sera disponible en 2024, permettra d’accompagner les agriculteurs dans cette réflexion ».

Le délégué régional de l'ITB a fait un point aussi sur la jaunisse et les avancées du Plan national de recherche et innovation (PNRI). Sur la jaunisse, il a rappelé que « seul le département d’Eure-et-Loir a été confronté tardivement à la jaunisse virale, avec des symptômes qui sont apparus au 25 juin et une gravité qui a augmenté durant tout le mois de juillet. Face à cette situation répétitive, une analyse approfondie a été mise en place dès la période estivale, basée sur l'estimation de la jaunisse par satellite sur l'ensemble des parcelles du département, complétée par des enquêtes sur l'itinéraire cultural des agriculteurs », a-t-il précisé.

Le cas eurélien

Sur ce point spécifique à l'Eure-et-Loir, comme il semble que la présence de cultures porte-graines à proximité des parcelles de betteraves sucrières ait eu un impact défavorable, des mesures spécifiques d’accompagnement vont être proposées dès 2024. Ainsi, les deux filières — semencière et sucrière — vont se rapprocher pour co-protéger les cultures. L'épidémio-surveillance sera renforcée, ainsi que l'étude du taux de pucerons virulifères. Enfin, le réseau de fermes pilotes du PNRI-C (PNRI consolidé) sera recentré sur le département.

Responsable agronomique à l'ITB, Paul Tauvel a pris la suite au sujet de la gestion de l'irrigation : « Dans cette région, elle a un intérêt économique. Sur 22 essais conduits (2006-2023), avec des tours d’eau arrêtés aux alentours du 15 août, l'ITB CVL a démontré un gain médian d’environ 1 000 ­euros/­hectare (pour un prix de vente des betteraves à 40 ­euros la tonne et un coût de l’irrigation à 4 euros/mm). L’année 2024 sera certainement caractérisée par des coefficients d’attribution relativement faibles, et donc une disponibilité en eau moindre pour certains betteraviers. Dans onze essais mobilisant au maximum 150 mm d’eau, l’ITB CVL démontre là aussi l’intérêt de l’irrigation, avec des tours d’eau réalisés précocement (avant le 15 juillet) ».

Enfin, Claire Brigand, technicienne expérimentation de l'ITB, a traité le sujet de la lutte contre la cercosporiose : « Les pluviométries et l’absence de températures excessives ont permis à la cercosporiose de se développer tout au long de l’année. En effet, elle a été gérée jusqu’en août avec la protection phytosanitaire, mais elle a continué de se développer en septembre et octobre avec les températures douces, et l’hygrométrie. Pour la contrôler efficacement, la stratégie à adopter doit être globale ».

Trois leviers de lutte

Elle préconise d'abord de gérer l’inoculum en enfouissant les résidus, de retourner les cordons de déterrage et d'allonger sa rotation (minimum trois ans). Un ­deuxième levier passe par le choix des variétés : les tolérantes permettent de maintenir la productivité jusqu'en fin de campagne quel que soit le climat automnal. Enfin, le choix de produits efficaces, aux bonnes doses, l’ajout systématique de l’Airone SC (750 g/ha) et le bon positionnement des traitements par rapport à l'arrivée et au développement de la cercosporiose, sont les autres éléments essentiels au contrôle de la maladie.

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