Aller au contenu principal

Mobilisation
Loi Entraves : les agriculteurs lassés des paroles non tenues

À l’appel de la FNSEA et de JA Centre-Val de Loire, les membres des conseils d’administration des différents réseaux départementaux (Loir-et-Cher, Loiret, Eure-et-Loir, Indre, Indre-et-Loire et Cher) se sont réunis lundi 19 mai devant la chambre d’Agriculture à Blois (Loir-et-Cher). Objectif : Rappeler aux parlementaires les promesses faites concernant la loi Entraves.

Le mot d’ordre avait été lancé en fin de semaine dernière par les syndicats FNSEA et Jeunes agriculteurs des départements de la région Centre-Val de Loire. À l’occasion d’une rencontre parlementaire qui devait initialement se tenir à la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher à Blois, lundi 19 mai, entre les présidents FNSEA et JA de la région et les députés du département, les agriculteurs étaient invités à se réunir pour exprimer leur mécontentement face au détricotage de la proposition de loi Entraves à l'Assemblée nationale. Finalement, en raison d’une manifestation et d’une opération escargot organisées par les chauffeurs de taxi le même jour à Blois, la rencontre a été déplacée dans les locaux de la permanence du député Christophe Marion à Vendôme.

Une loi vidée de son sens

Plus de cinquante membres des conseils d’administration des réseaux FNSEA et JA CVL étaient présents devant la chambre d’Agriculture. Mathilde Desjonquères, suppléante du député Marc Fesneau, était sur place pour les écouter.

En 2024, la FNSEA et JA s’étaient fortement mobilisés sur tout le territoire national. Le gouvernement s’était alors engagé à prendre des mesures pour lever les contraintes pesant sur les agriculteurs. La proposition de loi Entraves, visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, portée par les sénateurs Laurent Duplomb et Franck Menonville, traduisait ces engagements. Après avoir été adoptée au Sénat, elle a été largement modifiée par la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire à ­l’Assemblée nationale, introduisant même de nouvelles contraintes.

« Il y a un an, les députés affirmaient que cette loi allait dans le bon sens, et aujourd’hui ils veulent nous imposer de nouvelles entraves. Si on continue à nous freiner dans notre métier, les jeunes ne voudront plus s’installer, et on ne produira plus », a déclaré Éric Delorme, vice-président de la FNSEA du Loiret.

Durcissement des mobilisations

Parmi les sujets qui ont notamment fait vivement réagir les agriculteurs mobilisés : l’accès à l’eau, qui devait être simplifié mais qui est devenu plus complexe en raison de nouvelles restrictions. « On a besoin d’autosuffisance et la loi devait faciliter l’accès à l’eau. Mais ils ont tout supprimé et même rajouté des restrictions. Sans eau, on ne pourra plus produire », déplore Julien Perron, membre de la FNSEA 41.

Même constat pour l’article 2 de la loi, qui devait permettre un assouplissement concernant certaines molécules phytosanitaires, mais qui a été supprimé par la commission parlementaire. Cette dernière souhaite également remettre sur les rails le Conseil stratégique phytosanitaire (CSP) alors que le gouvernement s’était engagé à le supprimer. « Il faut cesser de nous mettre des contraintes. On nous avait promis la suppression du CSP et finalement, il est de retour. Il va falloir durcir les mobilisations. Les discussions ont eu lieu, mais les actes ne suivent pas. À quoi bon discuter alors qu’on nous ment ? Nous serons à Paris mardi 27 mai et il faudra qu’ils reviennent sur leurs décisions », a prévenu Alexandre Cerveau, président de la FNSEA du Cher.

La région se mobilise à Paris mardi 27 mai

Mathilde Desjonquères a pris la parole et assuré que le parti du Modem était en accord avec la plupart des revendications des agriculteurs, tout en précisant que « chaque député est libre d’avoir ses propres positions au sein du mouvement ».

À l'issue de la rencontre parlementaire, Nicolas Sterlin, président de la FNSEA Centre-Val de Loire, a déclaré : « Nous avons rappelé à Marc Fesneau l’engagement qu’il avait pris au nom du gouvernement sur ces mesures. Il nous a témoigné un soutien franc et massif, notamment sur la question de l’accès à l’eau, qui reste un point essentiel ».

La rencontre a également permis d'aborder de nombreux autres sujets, comme la classification des cours d'eau. « Il va falloir réexpliquer à l’administration ce qu’est réellement un cours d’eau », a souligné Bertrand Petit, président de la FNSEA d'Eure-et-Loir.

En ce qui concerne l’examen de la loi Entraves, prévu à partir de ce lundi 26 mai, celui-ci pourrait être ralenti en raison d’un nombre considérable d’amendements. « Nous avons la crainte qu’il y ait de nombreux amendements, ce qui va éterniser les débats. Il faut que nous soyons attentifs. Toute la région sera mobilisée », a expliqué Olivier Hardouin, président de la FNSEA 41. Et de souligner : « Nous avons aussi abordé les problématiques socio-économiques de nos exploitations ».

Durant cette matinée de mobilisation, les agriculteurs ont réaffirmé leur volonté de durcir les mobilisations à compter du 26 mai pour défendre leur métier et garantir un avenir serein à l’agriculture française.

Notre reportage vidéo :

 

Lire aussi Mobilisation : les agriculteurs de Centre-Val de Loire invités à monter à Paris

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Jeudi 12 juin, à Orgères-en-Beauce. Delphine et Fabien Thomin témoignent pour le secteur de la pomme de terre de consommation qui vit une crise silencieuse.
Des producteurs de pommes de terre tirent la sonnette d'alarme
Des producteurs de pommes de terre de consommation, à l'image de Delphine et Fabien Thomin, s'inquiètent de leurs stocks invendus…
Une tornade balaye l'Eure-et-Loir
Certains notent des similitudes entre les événements climatiques qui ont touché l'Hexagone dans la soirée du mercredi 25 …
Les premières batteuses ont pointé le bout de nez cette semaine dans les plaines de Beauce.
Les moissons ont commencé
Des premières coupes dans l’est aux parcelles beauceronnes, les batteuses sont de sortie sur tout le territoire du Loiret.
Les moissons 2025 sont en cours pour Quentin Salmon, céréalier à Marolles, et elles s'annoncent agréablement surprenantes en termes de rendement.
Une moisson 2025 surprenante pour Quentin Salmon
Le bal des moissonneuses-batteuses est lancé en Loir-et-Cher depuis fin juin. Quentin Salmon, céréalier à Marolles, est…
Lundi 16 juin, à Saclay (Essonne). Des pommes ont subi des impacts de grêle.
La grêle s'abat entre les Yvelines et l'Essonne
Un orage de grêle a touché la bordure des Yvelines et de l'Essonne vendredi 13 juin dans la soirée. Quelques dégâts sont à…
Après les orages qui ont sévi mercredi 25 juin, au sein du Domaine des Brissettes, à Saint-Claude-de-Diray, Olivier Cadoux estime les pertes à au moins 50 % de la prochaine récolte.
Des orages destructeurs en Loir-et-Cher
Le département de Loir-et-Cher n’a pas été épargné par les orages. Un couloir de précipitations a tout détruit sur son passage,…
Publicité