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Diversification
Quinoa, lentilles, pois chiches et lin d'Émile et une graine

Au cours des journées diversification, la chambre d'Agriculture de région Île-de-France a proposé une rencontre avec Thierry Desforges, l'un des producteurs de légumes secs d'Émile et une graine.

Le 8 décembre à Itteville (Essonne) lors de la visite diversification chez Thierry Desforges, l'un des producteurs fondateurs d'Émile et une graine.
Le 8 décembre à Itteville (Essonne) lors de la visite diversification chez Thierry Desforges, l'un des producteurs fondateurs d'Émile et une graine.
© M.G. - Horizons

Du quinoa, des lentilles, des pois chiches et plus récemment du lin 100 % essonniens. C'est l'aventure dans laquelle se sont lancés six agriculteurs et agricultrices du département. Les journées diversification organisées par la chambre d'Agriculture de région Île-de-France ont fait étape à Itteville (Essonne) chez Thierry Desforges, l'un des agriculteurs fondateurs d'Émile et une graine. Ce touche-à-tout a accepté de livrer les coulisses de cette success story essonnienne débutée en 2017.

La force du collectif

L'histoire commence en 2014 sur les terres de l'exploitation familiale. Après une expérience professionnelle d'une dizaine d'années à Lyon (Rhône) dans le marketing, Thierry Desforges revient peu à peu sur la ferme. Celui qui s'est installé officiellement en 2016 s'essaye alors au quinoa. « C'est une culture technique, dont l'achat de semences est particulièrement verrouillé et sur laquelle aucun produit n'est homologué ». Pas de quoi décourager l'agriculteur. Durant trois ans, il fait ses armes, essuie des revers et finalement, décide d'en parler à plusieurs de ses amis agriculteurs afin de « mutualiser les efforts ». « Je suis convaincu que le collectif est une force, souligne Thierry Desforges. Nous avons la chance d'avoir un bassin de douze millions de consommateurs à notre porte et le quinoa est une production tendance dans l'alimentation ces dernières années ». Une agricultrice, Morgane Brière, et quatre agriculteurs, Guillaume Brière, Rodolphe Fouquet, Nicolas Galpin et Maximilien Petit, s'associent alors à l'agriculteur ittevillois pour donner vie à Émile et une graine. Pour diversifier l'offre, le groupe se lance également dans la culture des lentilles vertes et corail, de pois chiches et de lin. « Ce sont des cultures qui n'apportent pas de nuisibilité dans les rotations et elles libèrent les parcelles relativement tôt », explique Thierry Desforges, qui précise que le groupe ne bénéficie pas d'appui technique, ces cultures étant quasi absentes de l'agriculture francilienne jusque-là. « Sur le quinoa par exemple, aucun traitement n'est autorisé en végétation. On fait juste un désherbage de pré-­levée. On fait des tours de plaine tous ensemble. Chaque exploitant a sa stratégie, on apprend beaucoup comme ça », sourit l'agriculteur. Afin de disposer du matériel nécessaire à la conduite de ces cultures, le groupe a également monté une Cuma.

Nouvelles cultures en test cette année

La production est aujourd'hui essentiellement écoulée en vente directe, dans les magasins de producteurs, les épiceries et certains restaurants. Émile et une graine s'intéresse aussi de près à la restauration collective pour « faire plus de volume » et a d'ailleurs conclu un partenariat avec Pomona.

L'équipe d'agriculteurs assure l'ensemble des tâches elle-même, de la production à la livraison en passant par l'ensachage (500 g ou 5 kg) et la commercialisation. « Cela me prend environ une journée et demie par semaine en moyenne », estime Thierry ­Desforges. À ses débuts, Émile et une graine envoyait sa production au triage dans une usine de ­Vendée. Depuis peu, les agriculteurs se sont équipés avec leur propre matériel, ce qui leur permet d'assurer des volumes selon un calendrier précis.

Et le groupe ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Plusieurs nouvelles cultures seront testées cette année comme le chia, le petit épeautre et l'avoine. À suivre...


Lire aussi notre précédent article sur Emile et une graine.

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