Aviculture
À la Cafo, on veut rester optimiste malgré l’influenza aviaire
La grippe aviaire est au cœur des préoccupations des aviculteurs de la région. Avec de nouvelles restrictions liées à des cas d’influenza aviaire, la filière avicole s'inquiète. Nicolas Léger, président de la Coopérative des agriculteurs fermiers de l’Orléanais (Cafo), revient sur la situation actuelle.
La grippe aviaire est au cœur des préoccupations des aviculteurs de la région. Avec de nouvelles restrictions liées à des cas d’influenza aviaire, la filière avicole s'inquiète. Nicolas Léger, président de la Coopérative des agriculteurs fermiers de l’Orléanais (Cafo), revient sur la situation actuelle.
La préfecture de Loir-et-Cher l’a annoncé lundi 10 novembre : l’influenza aviaire est de retour dans le département. Après le Loiret, touché depuis quelques semaines, c’est désormais au tour du Loir-et-Cher d’être impacté, notamment en raison de cas détectés dans une basse-cour à Vineuil. Un retour redouté par de nombreux aviculteurs, mais auquel ils s’attendaient néanmoins.
« Nous allons dorénavant vivre cela tous les hivers. Il faut continuer à travailler et respecter les règles de biosécurité, même si elles nous paraissent contraignantes », assure Nicolas Léger, président de la Coopérative des agriculteurs fermiers de l’Orléanais (Cafo) et aviculteur à Saint-Léonard-en-Beauce.
Les élevages indemnes sur la zone Cafo
Actuellement, sur la zone géographique couverte par la coopérative — qui s’étend sur les départements du Loiret, du Loir-et-Cher, de l'Eure-et-Loir et de l’Yonne —, les élevages professionnels Label rouge sont tous indemnes, comme l’an passé déjà. « On reste indemne sur notre zone, il ne faut pas que la panique s’installe, mais il faut respecter les règles, c’est essentiel », rappelle le président de la Cafo.
Ces règles strictes obligent les éleveurs à prendre de grandes précautions sanitaires : changement régulier de bottes, port de tenues adaptées et sortie des volailles uniquement à partir de 56 jours, sur un parcours réduit à 2 000 m2 si nécessaire au regard du bien-être animal. Ces parcours réduits sont indispensables pour éviter aux volailles de se picorer et de s’agacer jusqu’à se faire très mal. « C’est nécessaire de pouvoir les sortir pour leur bien-être », souligne Nicolas Léger.
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Respecter les règles de biosécurité
L’influenza aviaire impose aux aviculteurs d'être sur leur garde tous les jours. « Cela nous oblige à être précautionneux. On doit faire réaliser un audit de biosécurité par un technicien d’élevage avant de sortir nos volailles. Il vaut mieux respecter ces règles que d’être touché par l’influenza aviaire et devoir abattre tout son cheptel », affirme Nicolas Léger. Il rappelle également que, même si les règles se sont assouplies, la prudence reste de mise : « C'est beaucoup moins strict qu’il y a trois ou quatre ans. Cela ne veut pas dire pour autant que le danger n’est plus là, il faut continuer à être en alerte ».
Et si les professionnels respectent déjà des contraintes de biosécurité, il est important de rappeler que les particuliers détenant des volailles sont aussi concernés. « Il faut que les particuliers respectent les règles et enferment leurs volailles. Je vois encore trop souvent des volailles se promener au bord des routes, ce n’est pas possible. Il y a un réel risque pour les exploitants », regrette l’aviculteur.
Une filière dynamique
Malgré l'influenza aviaire qui sévit, Nicolas Léger veut rester optimiste et rappelle la nécessité pour les exploitants de se diversifier, notamment avec l’élevage avicole. « Diversifier son exploitation avec des bâtiments avicoles peut permettre de la sauver. On a une filière compétitive et on a besoin de nouveaux bâtiments. La demande est là », assure-t-il.
Le manque d’éleveurs se ressent sur les délais de vide sanitaire (période durant laquelle le bâtiment est totalement vide de volailles) : « Ils étaient de dix semaines il y a trois ans, aujourd’hui, ils sont de deux semaines. On a un rythme soutenu. D’un côté, c’est une bonne chose pour nous éleveurs d’avoir du travail, mais en même temps, on ne tient qu’à un fil », précise Nicolas Léger.
De jeunes agriculteurs souhaitant se lancer dans l’aviculture sont donc très attendus par la coopérative, qui doit répondre à la demande élevée du marché. « En Label rouge, le consommateur est sûr de ce qu’il consomme grâce à un véritable cahier des charges à respecter par les éleveurs. Quand tu t’installes en tant qu’aviculteur sur ce type de label, tu es certain d’avoir un revenu stable si tu fais les choses correctement », ajoute-t-il.
Malgré un contexte sanitaire compliqué, le président de la Cafo le revendique : « On a une filière stable, avec la chance d’avoir une coopérative qui défend ses éleveurs. On a besoin d’un renouvellement pour continuer à produire des volailles françaises de qualité ».
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