Aller au contenu principal

Oléoprotéagineux
Semences de betteraves traitées aux NNI : impact sur l'assolement

Le recours aux semences traitées aux néonicotinoïdes peut modifier les assolements au regard de la réglementation à appliquer pour les cultures suivantes, notamment les oléoprotéagineux.

Depuis la campagne 2021, une dérogation est accordée pour l’implantation de semences de betteraves traitées avec de l’imidaclopride ou du thiaméthoxame. Ces semences traitées avec des néonicotinoïdes (NNI) permettent de protéger les betteraves contre les pucerons et évitent la transmission des viroses, sources de baisse de rendement. L’année 2020, sans traitement NNI, avait été une très mauvaise campagne qui avait marqué les esprits : pression des pucerons très précoce avec une expression généralisée du jaunissement des betteraves amplifiée par une sécheresse estivale.

Impact sur les assolements

Le recours aux semences traitées avec des néonicotinoïdes peut modifier fortement les assolements des agriculteurs, car la dérogation réglemente l’implantation des cultures qui suivent la betterave en prenant en compte le risque d’exposition pour les insectes pollinisateurs. Les oléoprotéagineux n’ont donc pas été épargnés, ce qui complique fortement les assolements habituellement réalisés par les agriculteurs.

Les oléoprotéagineux et le chanvre peuvent être semés après des semences de betteraves traitées avec des NNI dans ces conditions : l’année suivante pour le soja, en deuxième année pour le chanvre, en troisième année pour le colza, le tournesol, le lin, le pois, le pois chiche, la féverole, la lentille et le lupin.

Pas de mesure d’atténuation

Lors de la première année de dérogation en 2021, des mesures d’atténuation avaient été évoquées pour le colza afin de permettre d’avancer son implantation dans la rotation en deuxième année.

En effet, les références de l'ITB (Institut technique de la betterave) sur les successions culturales des parcelles betteravières, et l'analyse des données de recensement RPG (Registre parcellaire graphique) de 2015 à 2019 avaient montré qu’en deuxième année après une betterave, le colza représente 19 % des parcelles au niveau national, mais plus de 30 % en Champagne et jusqu'à 37 % dans le département de l'Eure. Ces données avaient pu être communiquées à l'Anses. Malheureusement, les mesures d’atténuation n’ont pas été retenues en 2022. L’agriculteur ayant mis en place ces mesures en 2021 ne pourra donc pas implanter de colza à l’été 2022 sur la même parcelle ayant reçu des semences de betteraves NNI en 2021. Il faudra qu’il attende l’été 2023, pour une récolte en 2024.

Revoir son assolement sur toute l’exploitation

Pour profiter du contexte favorable de prix des oléagineux ou de l’effet positif en fourniture d’azote des légumineuses à graines, il faudra revoir son assolement et peut-être rapprocher le retour de certaines cultures sur d’autres parcelles de l’exploitation. Cependant, l’allongement et la diversité de cultures au sein d’une rotation sont une base essentielle pour une plus forte résilience et peuvent permettre de limiter le recours aux phytos. Cette pratique ne pourra et ne devra être que temporaire. En effet, s’il est possible d’avoir un retour plus rapide entre deux colzas ou deux tournesols, il est impératif de veiller à espacer d’au moins cinq ans des cultures sensibles à l’aphanomyces, comme le pois ou la lentille, pour éviter le risque d’apparition de l’inoculum dans votre parcelle.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

De gauche à droite, Éric Thirouin, président de l'AGPB, François Jacques, secrétaire général d'Arvalis, Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France, Mélanie Franche, ingénieure chez Arvalis et animatrice de la filière Orges brassicoles, Philippe Dubief, président de la filière orges brassicoles pour Arvalis et l'AGPB, Jérôme Fabre, directeur de la région Est d'Arvalis, Benoît Piétrement, président d'Intercéréales, Jean-Philippe Jélu, président de Malteurs de France ...
La filière brassicole unie pour relever les défis
Renforcer la compétitivité de chaque maillon de la chaîne et anticiper les évolutions des marchés, telles étaient les priorités…
Olivier Hardouin (à g.) et François-Xavier Rone.
Olivier Hardouin, nouveau président de la FNSEA 41
La FNSEA 41 a tenu un conseil d’administration électif lundi 31 mars. Olivier Hardouin a été élu nouveau président du…
Lundi 31 mars, entre Itteville et Cerny (Essonne). Une dizaine d'agriculteurs se sont donné rendez-vous pour faire part de leur mécontentement.
Les agriculteurs se mobilisent à cause des routes trop étroites
Les agriculteurs de l'Essonne ont organisé une manifestation lundi 31 mars à l'aube. L'objectif était de démontrer la…
Le 6 avril, à Sours. Les chalands se sont déplacés en nombre à la brasserie de Chandres à l'occasion de son vingtième anniversaire, fêté sous un soleil radieux.
6 000 visiteurs pour les 20 ans de la Brasserie de Chandres
La Brasserie de Chandres, à Sours (Eure-et-Loir), a fêté ses 20 premiers printemps les samedi 5 et dimanche 6 avril autour…
Samedi 12 avril, à Louvres (Val-d'Oise). Plusieurs quads ont circulé sur une parcelle de betteraves semées moins de trois semaines avant.
Le Val-d'Oise œuvre face à la délinquance routière dans les parcelles agricoles
Avec le retour du beau temps, les agriculteurs doivent faire face aux nombreux passages non autorisés de véhicules, notamment des…
Flavie Delattre cultive des asperges sur son exploitation à Férolles.
Flavie Delattre cultive l’asperge et le lien humain
Issue du secteur médico-social, Flavie Delattre a repris la ferme familiale loirétaine il y a cinq ans. Elle y a implanté une…
Publicité