Aller au contenu principal

Tereos ne collectera pas de betteraves bio en 2024-2025

Au vu de la forte baisse de la demande depuis plusieurs mois, le groupe coopératif Tereos a annoncé qu'il ne réalisera pas de campagne de betteraves biologiques l’année prochaine.

© A.B. - Horizons

Dans une circulaire datée du 3 novembre, le groupe coopératif Tereos a annoncé avoir décidé ne pas réaliser de campagne de betteraves biologiques l’année prochaine (2024-2025), quatre ans seulement après avoir démarré sa première campagne dédiée à la filière. Le groupe explique cette « mise en pause » par des stocks trop importants, qu'il n'arrive pas à commercialiser.

Du stock jusqu'en 2025

Depuis le lancement de la filière en 2019, Tereos avoue être resté prudent quant à la capacité du marché à valoriser du sucre issu de la betterave bio. « Il restait à savoir ce que le marché était capable d’absorber comme sucre de betterave bio, précise Rodolphe Couturier, agriculteur en Eure-et-Loir et président de la section sud de Paris de la coopérative*. C’est ce paramètre qui peut garantir un débouché. Il s’avère que le marché n’est pas aussi consommateur qu’il semblerait ». Aujourd'hui, les stocks du groupe issus des productions bio des campagnes précédentes et ceux prévus pour la campagne 2023-2024 lui permettent d’assurer des livraisons au minimum jusqu’en 2025. Dans son courrier, la coopérative admet avoir été contrainte de déclasser des volumes en conventionnel, et ne souhaite pas continuer le déclassement du stock restant. « Nous nous sommes aperçus que le sucre de betterave bio se vend bien auprès des consommateurs directs, mais pas auprès des industriels, souligne Rodolphe Couturier. Depuis le début, le secteur de l’industrie n’est pas porteur pour cette filière ».

Les producteurs de betteraves bio ne sont d'ailleurs pas des coopérateurs Tereos mais des tiers non associés sous contrat annuel.

Rémunération sur la base du conventionnel

Sur les près de 2 500 hectares français de betteraves bio, Tereos en travaillerait environ 600, dont la moitié se trouve sur la zone ­d’Artenay et de Champagne. « La région dépendante de la zone d’approvisionnement d’Artenay (Loiret) produit près d’un quart des surfaces de betteraves bio du groupe, détaille le président de secteur. Il s'agit d'une production non négligeable ».

Pour ne pas abandonner ces planteurs et la filière, le groupe affirme vouloir « garder un accompagnement et une proximité auprès des agriculteurs producteurs de betteraves biologiques ». Il leur propose donc, pour ceux qui souhaitent maintenir la betterave dans leur assolement, de les rémunérer sur la base de la betterave conventionnelle. « Les betteraves seront ramassées dans un process classique en campagne conventionnelle vers les usines locales », est-il inscrit sur la circulaire.

« Pour le moment, nous mettons seulement en stand-by la filière, poursuit Rodolphe Couturier. Nous ne tirons pas un trait définitif dessus car elle tient la route. La production en vente de sucre peut redevenir rentable si le marché est porteur ».

Plus d'infos en 2024

Une réunion devrait être organisée par Tereos en janvier afin de répondre au mieux à l’ensemble des questions des planteurs. Elle sera aussi l’occasion de faire un bilan sur la campagne passée, et de présenter les résultats d’essais et la stratégie de durabilité du groupe.


*La section sud de Paris de Tereos couvre les départements de l’Eure-et-Loir, du Loiret, du Loir-et-Cher, un bout de l’Essonne et des Yvelines, de la Sarthe et de l’Orne.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Les dégâts de sanglier sur les cultures de printemps représentent des pertes économiques considérables pour de nombreux agriculteurs.
Un premier pas pour lutter contre les sangliers en Loir-et-Cher
Après la demande formulée par la FNSEA et JA 41, une réunion avec le préfet de Loir-et-Cher s’est tenue mardi 7 octobre au…
S'abonner
Pour profiter de l'intégralité du contenu de notre site Internet, recevoir votre journal papier dans votre boîte aux lettres…
Houdan (Yvelines), lundi 22 septembre. De g. à d. : Benoît Breemeersch, éleveur normand adhérent à Cooperl, Bernard Rouxel, éleveur président de Cooperl et Philippe Coudray, directeur du site.
Un nouveau départ pour l'abattoir de Houdan
Repris par la coopérative Cooperl, l'abattoir de Houdan (Yvelines) a changé d'identité et, après quatre années de rénovation, s'…
Le maïs sauve sa récolte, pas ses revenus
Dans le Loiret, la campagne maïs se déroule sous de bons auspices sur le plan agronomique, notamment en irrigué. Mais pour…
Maxime Cherrier, président de la SAS Noix du Val de Loire et producteur de noix à Josnes, revient sur la saison de récolte 2025 en Loir-et-Cher.
Une récolte de noix correcte mais pas à la hauteur des espérances
Depuis la fin septembre, les producteurs de noix sont en pleine récolte en Loir-et-Cher. Celle-ci devrait durer jusqu’à la fin…
Nainville-les-Roches (Essonne), mardi 23 septembre. La nouvelle préfète du département a rencontré la profession agricole dès sa prise de fonction.
La nouvelle préfète de l'Essonne rencontre les agriculteurs
En fonction depuis le 22 septembre, Fabienne Balussou, nouvelle préfète du département, a rencontré la profession agricole…
Publicité