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« Nous sommes sous un régime de dictature écologique »

Lors de l'assemblée générale de la coopérative de Boisseaux, Patrick Durand, le président de l'établissement, a fustigé cette « poignée de terroristes écologistes qui entraîne notre agriculture vers le déclin ».

© Loiret agricole et rural

« En vendant de la peur, les écologistes ont réussi à convaincre les médias et les hommes politiques de droite comme de gauche que les agriculteurs, et surtout les céréaliers, tiraient profit de leur activité en empoisonnant leurs concitoyens avec leurs engrais et leurs pesticides. Ils imaginent que nous ne servons à rien. » Dans son rapport moral, présenté lors de l'assemblée générale du mardi 9 décembre, Patrick Durand, le président de la coopérative de Boisseaux, a employé un ton qui était un mélange de colère et d'incompréhension. En 2013, la balance commerciale céréalière française était excédentaire de dix milliards d'euros. « Or la pression des écologistes s'amplifie tous les jours et la loi d'Avenir pour l'agriculture ne fait qu'entériner leur idéologie décroissante avec de nouvelles règles du jeu, paralysantes pour la gestion de nos exploitations. »

Une loi sur la biodiversité est en préparation et de nouvelles règles sur l'utilisation des pesticides sont en cours d'écriture. Autant de motifs d'inquiétude pour le dirigeant coopératif. « Une poignée de terroristes écologistes, en s'opposant violemment, réussit à stopper des projets d'intérêt général décidés démocratiquement par des élus et autorisés par les services de l'État. » Autre diatribe : « Le progrès génétique, mis en avant lors du Téléthon, est diabolisé lorsqu'il sert l'agriculture. La conférence environnementale fait une part belle à la transition énergétique. Pourtant, nous connaissons trop bien le sort réservé aux biocarburants, plombant chaque année le résultat de la coopérative avec Blethanol. Même notre projet de biogaz est remis en question. (...) Nous sommes sous un régime de dictature écologique qui entraîne notre agriculture vers le déclin. Preuve en est la chute de la France dans le classement des pays exportateurs. »

La mutualisation des risques

Ces dernières années, le secteur des grandes cultures parvenait à tirer son épingle du jeu mais « le yoyo sur le prix des céréales et le mauvais traitement subi dans le cadre de la nouvelle PAC fragilisent nos exploitations et nous ne sommes plus très loin de la catastrophe de 2009 ». Patrick Durand a poursuivi : « La fluctuation des prix et la baisse des soutiens, ajoutée aux aléas climatiques, augmentent le risque économique de nos entreprises. Nous devons trouver les outils pour couvrir ces risques. » Il en existe déjà : l'assurance récoltes ou encore les options sur marché à terme. Toutefois, cela a un coût et augmente de facto le prix de revient.

« Personnellement, je reste persuadé que le dialogue, le partenariat entre les acteurs d'une même filière, la mutualisation des risques (prix, qualité et débouchés), la mise en commun et la contractualisation me semblent des recettes moins coûteuses et mieux adaptées à la situation de chacun. Ces outils, nous devons les utiliser pour gérer nos exploitations et conserver notre compétitivité. Ce sont ces solutions que la coopérative de Boisseaux vous apporte. » Des solutions que l'établissement s'applique à lui-même en adhérant à l'union commerciale Union France Gâtinais Céréales et au groupement d'achat Sicapa. « La coopérative de Boisseaux est et restera notre meilleur soutien pour affronter les difficultés et maintenir la durabilité économique de nos exploitations. »

L'exercice 2013-2014 en chiffres

- Collecte globale : 50.430 t. Blé tendre : 26.692 t ; blé dur : 2.054 t ; orge : 14.017 t ; maïs : 3.352 t ; blé semences : 792 t ; orge semences : 323 t ; colza : 2.785 t ; tournesol et lin : 95 t ; pois : 320 t.

- Chiffre d'affaires approvisionnements : 4.208.271 EUR. Produits phytosanitaires : 39 % ; engrais organiques : 4 % ; engrais minéraux : 42 % ; semences : 15 %.

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