Transformation
L'atelier de découpe de viande de Gazeran fait peau neuve
L'atelier de découpe et de transformation de viande de Gazeran (Yvelines) repart sur de nouvelles bases avec ses repreneurs Andréa et Alban Cagniart. Une journée portes ouvertes était organisée pour présenter la nouvelle structure Viandes d’Île-de-France.
L'atelier de découpe et de transformation de viande de Gazeran (Yvelines) repart sur de nouvelles bases avec ses repreneurs Andréa et Alban Cagniart. Une journée portes ouvertes était organisée pour présenter la nouvelle structure Viandes d’Île-de-France.






Placée en redressement judiciaire en 2023, la SCIC Valor Viande a définitivement cédé l'atelier de découpe et de transformation de viande de Gazeran (Yvelines) aux deux repreneurs Andréa et Alban Cagniart qui ont lancé Viandes d’Île-de-France à l'automne 2024. Lundi 15 septembre, Viandes d’Île-de-France a organisé une journée portes ouvertes pour présenter l'atelier et inaugurer officiellement cette nouvelle structure située à proximité de Rambouillet (Yvelines).
Une cinquantaine de personnes, notamment éleveurs et partenaires institutionnels, étaient présents. Ils ont pu assister à une visite guidée de l'atelier comprenant bien évidemment plusieurs chambres froides et un laboratoire de découpe, ainsi qu'un laboratoire de transformation pour les saucisses ou encore une pièce séchoir à saucisson.
« Le bâtiment respecte une marche en avant du dépôt par les éleveurs jusqu'au stockage des produits finis », détaille la repreneuse Andréa Cagniart. « Il y avait déjà beaucoup de matériel, c'était un des points positifs », ajoute-t-elle. Malgré tout, dès les premières semaines, les repreneurs ont engagé une série de chantiers prioritaires : remise en état des équipements, renforcement des équipes, réorganisation des flux de production, relance des partenariats avec les éleveurs du territoire. Depuis la reprise d'activité, l'atelier a également connu de nombreuses péripéties : dysfonctionnement d'engins électroniques, infiltration d'eau dans le sol, départ d'incendie, etc. Les repreneurs ont toujours eu en tête l’objectif de remettre l’atelier en capacité de fonctionner à plein régime, tout en posant les bases d’un modèle durable, transparent et performant.
Maintenir l'élevage en Île-de-France
« Nous connaissons l'importance de l'élevage dans le paysage français, y compris en Île-de-France. L'élevage a besoin d'outils de production, de transformation », estime Andréa Cagniart. La transition s'est faite en douceur et Didier Demuydt, ancien président du conseil d'administration de Valor Viande, a accompagné Viandes d’Île-de-France durant les premiers mois d'activité. « Je suis ravi que Monsieur et Madame Cagniart reprennent l'activité. Nous espérions garder un service de découpe et de transformation pour les agriculteurs », affirme Didier Demuydt. « Viandes d’Île-de-France a peut-être récolté ce que nous avions semé », ajoute-t-il.
« Je vous remercie pour l'agriculture locale, les éleveurs ne pourront le rester qu'avec des ateliers de découpe et des abattoirs. Si nous voulons maintenir l'élevage en Île-de-France, il nous faut des outils de transformation », témoigne Sébastien Dromigny, conseiller régional délégué spécial à la marque Produit en Île-de-France, au bio et aux circuits courts.
En à peine moins d'un an, la nouvelle structure a déjà vu passer près de 40 tonnes de carcasse, près de 4 tonnes de saucisses et environ 5 000 saucissons à sécher. En juin dernier, Viandes d’Île-de-France a mis en route un autoclave qui a déjà permis de stériliser près de 4 000 pots. « C'est le début d'une grande aventure », commente Andréa Cagniart.
Viandes d’Île-de-France a ciblé trois axes de développement. La première n'est autre que la prestation auprès des éleveurs, dont fait partie la fabrication de conserves de viande en bocaux, une offre qui permet de diversifier les produits, prolonger leur durée de conservation et répondre à une demande croissante de produits locaux, pratiques et traçables. En découle le deuxième axe, qui consiste à servir les cantines scolaires en partenariat avec le conseil départemental des Yvelines. Enfin, le dernier axe est le développement d'une filière locale de découpe et de transformation de venaison. Un partenariat stratégique a été noué avec la Fédération interdépartementale des chasseurs d’Île-de-France ouest (Ficif). « Au fil des années avec Des Hommes et des bœufs*, nous avons compris l'importance d'avoir une gamme diversifiée et nous avons identifié les produits de venaison et de transformation de la chasse comme véritable atout », explique la repreneuse de l'activité de découpe. Grâce à ce partenariat, l’atelier de Gazeran pourra accueillir et transformer du gibier issu de la chasse francilienne, dans le respect des normes sanitaires et de traçabilité, tout en créant de nouvelles opportunités économiques pour les acteurs de la filière cynégétique. « Le lien avec l'agriculture est essentiel. Si nous ne sommes pas d'accord entre nous, nous ne ferons rien de bien pour la biodiversité, pour le gibier, pour la venaison, pour l'aménagement du territoire », pense Philippe Waguet, président de la Ficif. Des ambitions élevées pour tous les acteurs de la filière afin de faire perdurer l'élevage dans la région.
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*Des Hommes et des bœufs est une entreprise spécialisée dans la production, la transformation et la commercialisation de viande de bœuf angus, directement issue de l’élevage.